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Un harki Lot-et-Garonnais de 76 ans en grève de la faim pour obtenir un titre de séjour à sa soeur

Lakdhar Belounis, 76 ans, soutenu par le comité national de liaison des harkis./ Photo DDM, J.Sch.

Depuis ce mardi après-midi, Lakhdar Belounis, 76 ans, habitant de Tonneins, a entamé une grève de la faim, sur la place derrière la sous-préfecture, au coin de la rue de Casseneuil et de la rue du Puits-Couleau. Un mouvement de protestation soutenu par le comité national de liaison des harkis, avec à sa tête Boaza Gasmi.

Il veut voir sa sœur qui vit en Algérie

Motif de la protestation ? « Il a passé près de 50 ans sans voir sa sœur, après la guerre d’Algérie », explique Boaza Gasmi. « Lui vit en France, il est fiché comme harkis en Algérie et ne peut donc pas y retourner. Elle vit là-bas, en Algérie. Elle est sœur de harkis et fille de harkis aussi puisque leur père a servi la France. Depuis 2 mois, grâce à un visa, elle est venue voir son frère. »

 

Visa expiré, situation irrégulière

Problème, aujourd’hui, le visa est expiré : « Elle est en situation irrégulière. Elle ne souhaite pas vivre en France, demander la nationalité française ou prétendre à quoique ce soit ici. Elle demande un titre de séjour permanent pour pouvoir venir autant qu’elle veut en France voir ses frères et sœur qui vivent ici. » Côté administration, le dossier coince : « On nous dit qu’il faut d’abord obtenir un visa long, d’un an, avant de pouvoir demander un tel titre de séjour. Sauf qu’en Algérie, pour obtenir ce type de visa, il faut payer. Or la sœur de Lakhdar n’a ni les moyens financiers ni intellectuels pour se lancer là-dedans. Surtout, désormais, avec un visa expiré, elle n’obtiendra plus de visa. »

 

"Ça ne coûte rien, juste un tampon sur un papier"

Les harkis et leurs descendants ont tous une histoire de visa non-obtenus qui continue de coincer les familles sur chaque rive de la Méditerranée et la problématique des visas et titre de séjour régulier est sur la table dans l’actuelle discussion sur le règlement de la question harki : « C’est un dossier humain. Cette dame et son frère ne demandent rien à l’État français », insiste Boaza Gasmi. « Ça ne coûtera rien à la société. Juste un tampon sur un papier. » À suivre...

03/04/2018

Jérôme  Schrepf

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G
Reduire a une simple affaire d'immigration et renvoyer les familles de harkis a simples candidats a l'immigration est purement reducteur. Les problemes des harkis sont multiples et je ne peux qu'être d'accord avec vous mais ne pas voir les problemes de ce monsieur que partagent beaucoup de harkis qui encore une fois ne peuvent pas s'y rendre car l'Algerie ne leur donne pas de visas! La douleur de ne pas voir sa famille n'avoir pu se rendre pour les enterrements ne peuvent etre rayés d'un trait de plume. L'honneur de notre communaute est de rassembler toutes les douleurs et de ne pas essayaient de les hierarchiser.
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H
Je compatis sincèrement avec ce Monsieur et en même temps je comprends la préoccupation de nos compatriotes ci-dessous qui ont eux aussi raison .
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G
Je ne cache derrière un pseudo mais quand je lis des commentaires comme ce que je viens de lire je ne peux m'empecher d'être en colère. Messieurs pouvaient vous avoir un minimum d'empathie. Il n'y a que l'argent qui vous interresse. Comment etre fils de harkis et tenir de tels propos. Un homme souffre qui s'est battu pour la France et qui ne peut avoir un passé droit legitime ne serait ce que pour service rendu à la France. Combien de harkis de familles n'ont pu voir leurs pères , meres, sœurs morts en Algerie. Nos pères ne pouvaient se rendre en Algerie à cause de la couardise de la France. Ce monsieur qui vient de rentrer a l'hôpital ne demande pas la lune mais certains de chez nous viennent une fois de plus montrer leur indifference. Merci Boasma pour ton combat avec lui nous le partageons aussi.
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L
Pour votre information,M. Garah, cette colère aujourd'hui revient à ceux qui constatent un bilan de 56 ans de négligence d'un Etat qui n'a jamais tenu ces promesses, il y a pour votre information des harkis qui meurent sans possibilité d'être enterrés dignement, il y a des veuves qui vivent avec moins de 400 euros par mois, il y a des anciens combattants qui n'ont pas les moyens de se soigner et des enfants de harkis qui se suicident encore aujourd'hui. Alors à mon tour d'être en colère. Cet ancien combattants comme beaucoup a la possibilité de circuler en Algérie. Depuis 2006, pieds noirs et harkis vont et viennent voir leurs familles sans aucun problème. Notre objectif à tous aujourd'hui, c'est concentrer nos efforts sur cette opportunité que nous offre le gouvernement Macron et surtout de ne pas nous disperser dans les pétitions. Notre statut légitime obtenu nous permettra d'aider ce monsieur par la suite.
K
il faut peut etre s occuper du probleme harkis mr boaza na rien compris
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F
Bonjour,<br /> <br /> On a tous laissé de la famille en Algérie et souffrons de leur absence!!! Nos parents ont fait un choix ou ont été contraint de le faire, et ils assument tant bien que mal rien a rajouter merci Mr ou Mme LISEM je vous rejoint et ce n'est que la vérité..<br /> cordialement
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L
Je suis d’accord avec 1962, pour qui nous prenez-vous Mr Boaza ? vous avez été fortement soutenu par de nombreuses associations pour défendre les Harkis et en aucun cas venir nous exposer des problématiques d’immigration algérienne. Nous attendons de vous des résultats concernant l’enjeu majeur que rencontre notamment la 2ème génération et tout particulièrement ceux mineurs au rapatriement. Je vous rappelle qu’aujourd’hui une grande majorité de cette immigration occupe les postes que nous aurions dû avoir. Que cette immigration algérienne n’hésite pas à nous insulter et nous humilier.<br /> Alors cette communication presse pour nous est incompréhensible. Ce monsieur peut tout à fait aller voir sa sœur en Algérie. Nous attendons de vous de nous faire un bilan d’état de vos réunions dont nous n’avons aucune communication à ce jour. Nous attendons que votre groupe de travail mette tout en œuvre pour convaincre l’Etat que notre statut de victime de guerre soit reconnue au même titre que toutes les communautés civiles qui ont connu des situations de guerre et qui ont obtenu par ce statut une sécurité financière permanente : la pension. Voilà votre mission !. A bon entendeur !
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Désolé M. Boaza mais la priorité du combat aujourd’hui est dans la commission harkis à Paris. Inutile de se disperser pour un simple tompon administratif où il n’y a pas d'enjeu. <br /> Quel est le but de cet article? Faire parler du CNLH. La France est confrontée à une énorme demande de visas des algériens et cette dame en fait partie. C’est aux préfectures de gérer pas aux associations harkis. Merci
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