4 Avril 2018
Lakdhar Belounis, 76 ans, soutenu par le comité national de liaison des harkis./ Photo DDM, J.Sch.
Depuis ce mardi après-midi, Lakhdar Belounis, 76 ans, habitant de Tonneins, a entamé une grève de la faim, sur la place derrière la sous-préfecture, au coin de la rue de Casseneuil et de la rue du Puits-Couleau. Un mouvement de protestation soutenu par le comité national de liaison des harkis, avec à sa tête Boaza Gasmi.
Il veut voir sa sœur qui vit en Algérie
Motif de la protestation ? « Il a passé près de 50 ans sans voir sa sœur, après la guerre d’Algérie », explique Boaza Gasmi. « Lui vit en France, il est fiché comme harkis en Algérie et ne peut donc pas y retourner. Elle vit là-bas, en Algérie. Elle est sœur de harkis et fille de harkis aussi puisque leur père a servi la France. Depuis 2 mois, grâce à un visa, elle est venue voir son frère. »
Visa expiré, situation irrégulière
Problème, aujourd’hui, le visa est expiré : « Elle est en situation irrégulière. Elle ne souhaite pas vivre en France, demander la nationalité française ou prétendre à quoique ce soit ici. Elle demande un titre de séjour permanent pour pouvoir venir autant qu’elle veut en France voir ses frères et sœur qui vivent ici. » Côté administration, le dossier coince : « On nous dit qu’il faut d’abord obtenir un visa long, d’un an, avant de pouvoir demander un tel titre de séjour. Sauf qu’en Algérie, pour obtenir ce type de visa, il faut payer. Or la sœur de Lakhdar n’a ni les moyens financiers ni intellectuels pour se lancer là-dedans. Surtout, désormais, avec un visa expiré, elle n’obtiendra plus de visa. »
"Ça ne coûte rien, juste un tampon sur un papier"
Les harkis et leurs descendants ont tous une histoire de visa non-obtenus qui continue de coincer les familles sur chaque rive de la Méditerranée et la problématique des visas et titre de séjour régulier est sur la table dans l’actuelle discussion sur le règlement de la question harki : « C’est un dossier humain. Cette dame et son frère ne demandent rien à l’État français », insiste Boaza Gasmi. « Ça ne coûtera rien à la société. Juste un tampon sur un papier. » À suivre...
03/04/2018
Jérôme Schrepf
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