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Harkis sous les projecteurs : la rénovation des tombes à Bias (47)

- PAROLE DU PRÉSIDENT GÉNÉRAL -

- Harkis : Le temps de l’histoire est venu -

Ils sont la mauvaise conscience de la France. Sous ce nom générique de harkis se cachent les 400.000 supplétifs musulmans qui, à un moment donné, entre 1954 et 1962 et dans des organismes divers, Sections Administratives Spécialisées (SAS), Groupes d’Autodéfense (GAD), harka, ont secondé l’armée française pendant la guerre d’Algérie.

Leur abandon au moment de l’indépendance constitue un véritable crime car si la France ne pouvait prévoir au moment de la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962, que des dizaines de milliers d’entre eux seraient livrés à la furie des « martiens », ces combattants de la dernière heure qui, pour se faire pardonner leur attentisme se muèrent en bourreau ni à celles des factions qui luttaient pour prendre le pouvoir en Algérie, la France a su dès la fin du mois d’avril que les tueries avaient commencé.

Ne rappelons pas ici les textes officiels enjoignant aux responsables militaires d’abandonner leurs harkis, mais souvenons-nous de ces militaires qui désobéirent et sauvèrent des milliers de supplétifs et leurs familles. Ne rappelons pas ici les camps dans lesquels furent accueillis en France, pendant des années, près de 50.000 harkis survivants des massacres. 56 ans se sont passés.

Il nous appartient désormais de mettre en œuvre les politiques d’enracinement de l’histoire afin que les générations futures ne disent jamais « Harkis connaît pas ! » Le Souvenir Français, à la place qui est la sienne, participera à cet enracinement en sauvegardant dans les cimetières français des camps d’accueil des harkis, 11 tombes abandonnées de ceux qui n’avaient pas de famille.

En conduisant une première opération de sauvegarde à Bias, nous avons la volonté d’ouvrir le chemin de l’histoire.

Serge BARCELLINI

Contrôleur Général des Armées (2s)

Président Général de l'association "Souvenir Français "

En janvier 1963, le camp de transit et de reclassement de Bias s’ouvre aux familles d’anciens harkis, réfugiés après les Accords d’Evian dans les camps de Bourg-Lastic, Le LarzacRivesaltes et Saint-Maurice l’Ardoise. Le camp de Bias, désigné officiellement « Centre d’Accueil des Rapatriés d’Algérie(CARA) » en 1964, est rapidement destiné à accueillir les personnes jugées « incasables » par l’administration : il s’agit des infirmes, des invalides, des personnes âgées et des veuves, pour lesquels il est indispensable de prodiguer des soins et de fournir un accompagnement médico-social.

Beaucoup n’avait pas de famille car rapatrié seul et/ou blessé. La cité est cernée de barbelés et la vie y est très réglementée. Les premières années, le clairon rythme les journées, la présence au lever du drapeau est quasi obligatoire et la surveillance du camp est assurée par la gendarmerie. Si ces pratiques disparaissent rapidement, d’autres leurs survivent, édictées par un règlement intérieur concernant la circulation, la discipline, l’hygiène des habitants.

L’administration du camp est prise en charge par la ville de Bias, à la suite d’une révolte des jeunes fils de Harkis durant l’été 1975. Malgré les promesses de destruction du camp, il faut attendre 1983 et surtout 1989 pour que des premières démolitions soient réalisées et que des pavillons sociaux avec plus de confort, mais toujours dans cet espace de relégation soient créés.

Le cimetière communal a accueilli, dans une extension, les décédés du camp. Si les tombes des Harkis décédés à partir des années 1970, en laissant une famille derrière eux, sont bien entretenues, tel n’est pas le cas des tombes des Harkis arrivés célibataires et souvent de santé déficiente. Des dizaines de tombes étaient à l’abandon.

De nombreux noms avaient disparu. Le Collectif Harkis composé plus particulièrement d’enfants de la première génération a attiré très tôt l’attention sur cette situation. Après plusieurs années de renvoi entre services administratifs, Le Souvenir Français a décidé de prendre en charge la réhabilitation en partenariat avec la municipalité de Bias et le Collectif Harkis.

Le projet de rénovation a été lancé le 22 janvier 2018 avec la pose du premier cadre funéraire de la sépulture de Mohammed MEZEMZI, né en 1895 à Aïn Sefra et décédé le 8 février 1967 à Bias.

Les personnes dont la sépulture a été rénovée :

Salah HELALI né le 27 mars 1938, décédé le 6 janvier 2011

Ahmed HANOUN né le 21 novembre 1936, décédé le 16 novembre 1974

Benaouda BELLABES né en 1910, décédé le 6 septembre 1973

Saïd SLIMANI né le 15 juin 1902, décédé le 14 août 1966

Sadia KABECHE veuve GUICI, née en 1927, décédée le 28 août 1966

Benchora OUAKAL, dates inconnues

Mo-Rachid TAMOURT, dates inconnues

Mohamed MEZEMZI né en 1895, décédé le 8 février 1962

Kheira TERFANI épouse TIKNIOUINE, née en 1899, décédée le 27 août 1967

Abdelkader TIKNIOUINE né en 1889, décédé le 22 septembre 1967

BOUSSAID épouse  KHADRI

Le 25 septembre une cérémonie importante placée dans le cadre de la Journée commémorative nationale sera organisée afin d’inaugurer l’ensemble des 11 premières tombes rénovées.

Contact : Dick BOGG, délégué général du Souvenir Français pour le Lot-et-Garonne, 47@dgsf.fr

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