3 Avril 2024
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- Le hameau de forestage de Roussillon-en-Morvan -
Entre 1963 et 1966, un hameau de forestage, installé à Roussillon-en-Morvan et composé de plusieurs habitations, accueillait une soixantaine de familles de harkis.
Pour sauvegarder la mémoire de ce lieu, le seul préfabriqué subsistant encore aujourd'hui a été restauré grâce à l'action de la commune et de l'Office national des anciens combattants et des victimes de guerre et d'un financement du Département. Protégé au titre de patrimoine historique, il fut inauguré ce 12 juillet 2023.
L'exposition virtuelle est un complément aux panneaux d'explications que vous pouvez trouver sur le site à Roussillon-en-Morvan.
Bonne lecture et n'hésitez pas à vous rendre sur place pour encore plus d'infos et d'émotions ! : Archives départementales de Saône-et-Loire
La vie au hameau
1. Le travail fourni aux chefs de familles
Les chefs de familles sont chargés de la construction d'une route à côté du village de Roussillon-en-Morvan.
2. La scolarisation des enfants
Les hameaux ont été créés pour des raisons de proximité : proximité entre le lieu de travail du chef de famille et de ses proches, mais aussi proximité pour les enfants entre le hameau et l’école communale. A Roussillon, les enfants de harkis sont donc inscrits à l’école communale.
Archives départementales de Côte-d’Or, FRAD021_W_23742
Article de presse annonçant la rentrée des classes de 37 enfants de harkis au sein de l’école communale de Roussillon en Morvan. Cette rentrée dans une région, un village voire un pays qu’ils ne connaissent pas est un énorme changement pour ces enfants. Néanmoins, l’article nous indique que dès le premier jour, malgré la frontière du langage, les enfants de harkis et les enfants du village de Roussillon ont sympathisés, notamment au cours de la récréation. Comme indiqué, les maîtresses de l’école et la directrice, Melle Lequin ont été là pour prodiguer des conseils aux écoliers du village pour instaurer des liens d’hospitalité. Au-delà des articles, d’autres sources nous renseignent sur la scolarisation des enfants de harkis, c’est notamment le cas des livrets d’appréciation.
3. La participation des harkis à la cérémonie du 11 novembre
Durant l’année 1963, le chef du hameau, Monsieur Vincent, suggère que les harkis déposent une gerbe pour la cérémonie du 11 novembre. Ils assisteront aussi à la cérémonie du 14 juillet.
Archives départementales de Saône-et-Loire, FRAD071_3225W_19
Courrier de Monsieur Vincent, chef du hameau de Roussillon-en-Morvan, datant du 27 octobre 1963 adressé au Sous-Préfet d’Autun. Dans ce courrier, le chef du hameau expose l’idée de suggérer aux harkis d’offrir eux-mêmes une gerbe pour la cérémonie du 11 novembre et de la déposer au monument aux morts de Roussillon. Celle-ci serait l’objet d’une dépense individuelle de l’ordre de 1,50 franc. Cette gerbe aurait pour inscription « Les anciens harkis ».
Archives départementales de Saône-et-Loire, FRAD071_3225W_19
Courrier du Sous-Préfet d’Autun, datant du 30 octobre 1963, en réponse à Monsieur Vincent, le chef du hameau. Celui-ci donne son accord concernant le dépôt de la gerbe du 11 novembre, il parle même d’une « excellente initiative ». De plus, il souhaite que les anciens harkis se mêlent à l’ensemble de la population qui rend hommage ce jour-là à ses morts des deux guerres mondiales.
Archives départementales de Saône-et-Loire, FRAD071_3225W_19
Photographie datant du 14 juillet 1964, au centre, on reconnaît M. Gras, maire de Roussillon-en-Morvan, entouré d’une dizaine de harkis du hameau. Ils tiennent une gerbe de fleurs et s’apprêtent à participer à la cérémonie du 14 juillet 1964. Nous comprenons alors, au même titre que le 11 novembre, cette volonté des autorités publiques de faire participer les harkis aux différents événements patriotiques du pays qu’ils habitent désormais.
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