5 Février 2020
Jeudi 27 janvier, une plainte avec constitution de partie civile pour diffamation publique, a été déposée auprès de la doyenne des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Castres, dans le Tarn, par l’avocat de Mohamed Djafour, le président de l’Association Générations Harkis et leurs amis, dont le siège est à Mazamet.
Elle vise des accusations de « traître » et de « collabos » écrites dans des commentaires d’un post diffusé sur la page Facebook de Mohed Altrad, président du MHR et candidat aux municipales à Montpellier.
« Les harkis ont tué des algériens »
Le 9 novembre dernier, sur la page Facebook du candidat « Mohed Altrad Montpellier 2020 », deux femmes dissimulant leur identité sous les pseudos Bel Nora et Marie Fleur ont réagi à des commentaires postés, sous l’invitation de rejoindre le comité de soutien, écrivant notamment : « Les harkis pf pourquoi pas les collabos des allemands contre la France. Gagner des élections, oui, mais attention » et « On ne peut pas faire confiance à des traîtres », ou encore « Tout est bon pour gagner les élections, misère, les harkis ont tué des algériens ».
Des écrits effacés depuis
Ces écrits ont été effacés du site depuis, mais, selon l’avocat, « ils ont pu faire l’objet de copie d’écran », via des captures. « Ils ont soulevé l’indignation de certains internautes », assure Mohamed Djafour, président de Générations Harkis et leurs amis, une association qui compte 117 familles de Harkis en France.
Il s’étonne que, « Monsieur Altrad n’a pas pris position sur les injures publiques contre les Harkis, sur son propre mur ».
Ce soir, Mohed Altrad réagit en révélant que cette page est en réalité une fake news, une fausse page donc ouverte sur les réseaux sociaux par un ou des inconnus et qu’il n’arrive pas à supprimer. Le 24 janvier, sur son compte, le candidat a signalé qu’il ne gérait pas cette page :
« Je n’ai rien contre M.Altrad, la plainte déposée à Castres ne le vise d’ailleurs pas, car, il est ami avec des Harkis, mais, je condamne les propos de ces deux femmes qui humilient une fois de plus notre communauté », tient à préciser Mohamed Djafour.
Deux Montpelliéraines
Selon nos informations, les deux auteures de ces accusations résident à Montpellier. L’une a déposé un dossier en préfecture de l’Hérault pour demander l’obtention d’une carte de séjour en France; l’autre est employée dans un centre accueillant des malades, à Palavas-les-Flots.
Dans sa plainte, l’avocat tarnais indique que, « la jurisprudence a déjà eu une fois l’occasion de réaffirmer le caractère diffamatoire de tels propos, le mot « traître », habituellement injurieux, tombe sous le coup de diffamation, s’il fait référence à des actes de collaboration avec l’Allemagne ou la guerre d’Algérie ».
L’instruction ouverte au tribunal judiciaire de Castres devrait durer plusieurs mois.
03/02/2020
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