11 Juillet 2020
Les origines harkies du nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald (Moussa) Darmanin, font l'objet de critiques sur les réseaux sociaux. Un phénomène à la marge qui révèle néanmoins la persistance des fractures identitaires françaises.
A qui veut l’entendre, le désormais ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, aime rappeler que son ascension dans les hautes sphères politiques est d’abord le fruit d’un travail d’assimilation méticuleux, entrepris par sa famille, il y a deux générations. « Grand honneur, pour le petit-fils d’immigré que je suis, d’être nommé Ministre de l’Intérieur de notre beau pays » tweetait-il au soir de sa nomination place Beauveau après avoir, cinq ans plus tôt, en 2015, expliqué que son deuxième prénom n’était autre que Moussa, en l’honneur de son grand-père Harki, Moussa Ouakid, qui fut tirailleur algérien, résistant dans les FFI et harkis.
Il n’en fallait pas davantage pour exciter une certaine frange de la population française, d’origine algérienne notamment, qui conserve contre la France et son passé colonial une rancune tenace. Pour eux, « harki » est un terme péjoratif synonyme de traître, souvent utilisé pour désigner et stigmatiser les Français d’origine maghrébine qui épouseraient pleinement l’identité française en s’assimilant. Typiquement le cas de Gérald Darmanin et de son grand-père harki. Sur Twitter, sa nomination a donc servi de prétexte à raviver les vieilles tensions qui demeurent autour du passé colonial de la France. Ce phénomène, cantonné à la sphère opaque des réseaux sociaux, n’en demeure pas moins révélateur d’une certaine fracture identitaire.
Les origines harkies du nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald (Moussa) Darmanin, font l'objet de critiques sur les réseaux sociaux. Un phénomène à la marge qui révèle néanmoins la persistance des fractures identitaires françaises.
A qui veut l’entendre, le désormais ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, aime rappeler que son ascension dans les hautes sphères politiques est d’abord le fruit d’un travail d’assimilation méticuleux, entrepris par sa famille, il y a deux générations. « Grand honneur, pour le petit-fils d’immigré que je suis, d’être nommé Ministre de l’Intérieur de notre beau pays » tweetait-il au soir de sa nomination place Beauveau après avoir, cinq ans plus tôt, en 2015, expliqué que son deuxième prénom n’était autre que Moussa, en l’honneur de son grand-père Harki, Moussa Ouakid, qui fut tirailleur algérien, résistant dans les FFI et harkis.
Il n’en fallait pas davantage pour exciter une certaine frange de la population française, d’origine algérienne notamment, qui conserve contre la France et son passé colonial une rancune tenace. Pour eux, « harki » est un terme péjoratif synonyme de traître, souvent utilisé pour désigner et stigmatiser les Français d’origine maghrébine qui épouseraient pleinement l’identité française en s’assimilant. Typiquement le cas de Gérald Darmanin et de son grand-père harki. Sur Twitter, sa nomination a donc servi de prétexte à raviver les vieilles tensions qui demeurent autour du passé colonial de la France. Ce phénomène, cantonné à la sphère opaque des réseaux sociaux, n’en demeure pas moins révélateur d’une certaine fracture identitaire.
Quelques mois plus tôt, en octobre 2019, le compte @KedjamAbdel avait écrit quant à lui : « Gérald Moussa Darmanin continue de suivre le chemin de son grand-père algérien harki. Ses ancêtres portaient probablement le voile (…) aujourd’hui il pisse sur leur mémoire pour garder son poste au gouvernement. » Plus récemment, dans la foulée du discours de fermeté prononcé par Gérald Darmanin devant les sénateurs au sujet de l’islamisme, ce mercredi 8 juillet, le compte @islamosuper s’est permis de mêler un soupçon d’antisémitisme. « Il aura fallu moins de 24 heures au violeur présumé et petit-fils de juif maltais et de harki (source Wikipédia) Gérald Darmanin pour parler de l'islam et des musulmans. Chapeau l'artiste... ».
Quand Darmanin s'en prenait à Emmanuel Macron au sujet de la colonisation
Ces critiques pourraient laisser croire que le président des Républicains, Christian Jacob, joue sur cette ambiguïté lorsqu’il déclarait au lendemain du remaniement, dans une interview accordée au Parisien : « si j'étais le président, je me méfierais, parce que le ministre de l'Intérieur a les gènes de la trahison ! »
- Christian Jacob aux fêtes médiévales de Provins en 2014 -
L’entourage de Christian Jacob réfute formellement cette suspicion malveillante, ces propos ne faisant aucunement allusion aux origines du nouveau ministre de l’Intérieur, mais bien à ses revirements politiques successifs.
Rappelons que le rapport de la France à son histoire coloniale fut l’un des premiers sujets de discordes entre Emmanuel Macron et Gérald Darmanin, bien avant que le second devienne ministre du premier. En février 2017, alors que Darmanin bat campagne aux côtés de François Fillon, le candidat En Marche s’envole deux jours en Algérie où il accorde une interview à un journal local. Au cours de celle-ci, Emmanuel Macron prononce cette désormais tristement célèbre formule : « La colonisation est un crime contre l'humanité », condamnant ainsi les milliers de harkis fidèles à la France à n’être que des complices de ce crime. La réaction de Darmanin ne se fait pas attendre. Sur les réseaux sociaux celui qui est alors maire de Tourcoing écrit : « Honte à Emmanuel Macron qui insulte la France à l’étranger. » Puis il enfonce le clou dans un second message, plus explicite encore : « Crachats inacceptables d’Emmanuel Macron sur la tombe des français tirailleurs, supplétifs, harkis morts pour une France qu’ils aimaient. » Deux messages que Darmanin supprimera plus tard en se rapprochant de Macron, comme pour effacer les traces de ce malaise si français qui lui colle à la peau.
10/07/2020
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