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Carcassonne. Guerre d’Algérie : hommage aux morts et colère des harkis

Ce dimanche 5 décembre, place Davilla, s’est tenu l’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de Tunisie. La communauté harki en a profité pour rappeler son mécontentement face la loi votée par l’Assemblée nationale pour "réparer leur tragédie".

Malgré des conditions météo peu clémentes, ils n’ont pas dérogé à la règle. Anciens combattants, personnalités civiles et militaires, enfants et petits-enfants de harkis se sont retrouvés ce dimanche 5 décembre sur la place Davilla pour rendre hommage aux Morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie.

Face à l’assemblée, le préfet de l’Aude Thierry Bonnier a procédé à la lecture du message de Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée à la Mémoire et aux Anciens combattants : "Aujourd’hui est le rendez-vous de la fidélité. Fidélité rendue à tous ces hommes et femmes civils et militaires morts pour la France de 1954 à 1962. Fidélité dans la reconnaissance pour celles et ceux qui ont porté les armes de la France.

Fidélité dans le souvenir des victimes de la tragédie de la guerre d’Algérie, des combats du Maroc et de la Tunisie […] Fidélité par l’action de l’Etat et de la reconnaissance à destination des rapatriés. Les milliers de membres des forces supplétives ont servi et combattus. La France sait la douleur des harkis qui ont été contraints de quitter leur terre natale et ont été indignement accueillis en métropole. Nous œuvrons pour la reconnaissance et la réparation…"

Sabbah Atrous, la présidente du Sache de l’Aude.

Présente à la cérémonie, la présidente du Sache de l’Aude (Supplétifs, anciens combattants harkis et leurs enfants), Sabbah Atrous n’a pas pu s’empêcher de faire le lien avec la loi votée par l’Assemblée nationale le 18 novembre "pour réparer" la tragédie harki. "C’est un jour doublement triste. Car cette loi est une coquille vide et ne présente rien de concret", a-t-elle estimé. Près de soixante ans après la guerre d’Algérie, ce projet de loi se veut la traduction législative du discours d’Emmanuel Macron au mois de septembre.

Dans celui-ci, il demandait "pardon" à ces Algériens ayant combattu aux côtés de l’armée française et qui furent "abandonnés" par la France. Sabbah Atrous considère cette loi comme "un deuxième abandon". "On y croyait mais force est de constater que ce n’est que du vent. Nous n’avons pas d’autre choix que de saisir le Conseil constitutionnel pour que cette loi soit abrogée. Et qu’un nouveau projet soit présenté, cette fois-ci en concertation avec la communauté harki. Nous ne voulons pas être sous tutelle encore une fois. Nous voulons être acteur de cette loi" a-t-elle argué.

Les harkis considèrent que cette loi discrimine parmi la communauté, parce qu’elle dispose que les familles ayant quitté les camps ne seront pas indemnisées.

L’hommage aux Morts s’est terminé par des dépôts de gerbes au pied de la stèle commémorative.

06/12/2021

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Dates des rassemblements, pour la Reconnaissance, la mémoire, et la culture.
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