30 Mai 2023
Clara Breteau (au centre), va travailler à l’écriture d’un ouvrage sur les Harkis, accompagnée par l'agence régionale Ciclic mais aussi le conseil départemental représenté par Sophie Chestier (à droite), et les archives, dirigée par Xavier Laurent © Matis RAPACIOLI
L'agence régionale Ciclic et les archives départementales vont mener un travail commun sur la guerre d’Algérie et le vécu des Harkis. L‘agence régionale porte « l’accueil en résidence » de Clara Breteau pour l’écriture d’un livre, qui agrémentera notamment une exposition des archives, à l’automne.
Le devoir de mémoire, personnel comme collectif. Un devoir intimement lié à la fonction des archives départementales, qui porteront cette mission au travers d’une nouvelle tranche d’histoire, celle des Harkis. Toute une exposition, à ce titre, est attendue pour l’automne prochain. Xavier Laurent, directeur de l’édifice en résume le propos : « Nous souhaitons nous adresser directement aux Harkis et leur descendance. Échanger sur leur vécu, leur intégration, cette place pas toujours accordée, synonyme de souffrance ou un manque de reconnaissance. »
Une part essentielle sera donc laissée aux témoignages. Un travail qualifié de presque « urgent » par le directeur des archives, pour avoir accédé aux divers pans générationnels concernés. Une prise de contact est donc possible pour les personnes qui souhaitent exprimer leur vécu (voir ci-dessous).
Une exposition en octobre et un livre
Ces récits seront partagés avec Clara Breteau. L’auteure de l’ouvrage Les vies autonomes, une enquête poétique, également docteure en géographie et esthétique, va pouvoir profiter, entre ce mai et octobre, d’un accueil d’écrivain en résidence pour se lancer dans un ouvrage associé. Une écriture d’abord aux côtés des archives du Cher puis celles du Loir-et-Cher, puisque les deux conseils départementaux subventionnent en partie le projet, porté par Ciclic, l’agence de la région Centre-Val de Loire pour le livre, l’image et la culture numérique. Si l’idée est de laisser « du temps pour l’écriture », les premiers travaux d’écriture garniront les rangs de l’exposition de l’automne.
Un choix loin d’être anodin, à l’écoute du passif de l’auteure tourangelle. « Mon père était algérien, arrivé en France clandestinement depuis les Aurès. Il était très silencieux, presque insaisissable.» Ce n’est d’ailleurs qu’à la mort de son père, via des commentaires sous une nécrologie, que Clara Breteau découvrit cette facette de ses racines familiales. « Des gens ont évoqué un “rapatrié, comme nous, en 1962”. Toutes les interrogations ont dès lors commencé à naître. »
« C’est important de donner une portée collective. Ce n’est pas une autobiographie. »
Cette démarche permettra donc un retour sur cette « non-histoire algérienne » personnelle, mais plus que son cas unique, l’auteure souhaite s’ouvrir aux récits d’autrui : « C’est important de donner une portée collective à ce projet. Ce ne sera pas strictement autobiographique. »
Pratique : Pour faire part de son témoignage, contactez les archives départementales, à l’adresse mail : direction.archives@departement18.fr ou par téléphone au 02.48.55.82.60. Adresse : Rue Jean-Marie Heurtault de Lamerville
28/05/2023
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