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1 de 6 - L'accueil des harkis en Saône-et-Loire (71)

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Le hameau de forestage de Roussillon-en-Morvan -

Entre 1963 et 1966, un hameau de forestage, installé à Roussillon-en-Morvan et composé de plusieurs habitations, accueillait une soixantaine de familles de harkis.

Pour sauvegarder la mémoire de ce lieu, le seul préfabriqué subsistant encore aujourd'hui a été restauré grâce à l'action de la commune et de l'Office national des anciens combattants et des victimes de guerre et d'un financement du Département. Protégé au titre de patrimoine historique, il fut inauguré ce 12 juillet 2023.

L'exposition virtuelle est un complément aux panneaux d'explications que vous pouvez trouver sur le site à Roussillon-en-Morvan.

Bonne lecture et n'hésitez pas à vous rendre sur place pour encore plus d'infos et d'émotions ! : Archives départementales de Saône-et-Loire

En 1962, alors que la guerre d’Algérie se termine, les supplétifs de l’armée française, que l’on ne tarde pas à regrouper sous le terme générique de « harkis », sont menacés de mort dans l’Algérie nouvellement indépendante. Le Gouvernement français refuse de les accueillir sur son sol. Néanmoins, en quelques mois, des milliers de ces derniers parviennent à rejoindre la métropole, obligeant ainsi les autorités à réagir en prévoyant en urgence des solutions d’accueil.

Après les premiers regroupements dans les camps de transit du sud de la France (Rivesaltes, Bias), les autorités cherchent des solutions qui permettraient de faciliter l’insertion de ces populations : c’est la création des hameaux de forestage. En Saône-et-Loire, un seul hameau est construit : Roussillon-en-Morvan.

Cette exposition permet de retracer les grandes lignes de cette aventure humaine qui, bien qu’éphémère, a marqué les contemporains, jusqu’à aujourd’hui.

L’engagement des supplétifs

En réponse au déclenchement de l’insurrection algérienne, l’état-major de l’armée française autorise la création de troupes supplétives. Des catégories de formations supplétives sont vite mises en place pour contribuer au « maintien de l’ordre ». Parmi ces catégories, on retrouve les harkis composant les harkas.

Photographie de l’engagement d’un harki à Palestro, commune du nord de la Kabylie, datant de 1959. L’armée française tient à recruter des recrues musulmanes, afin de faire appel à des personnes qui connaissent le milieu dans lequel ils évoluent. Le recrutement des harkis représente un phénomène massif concernant l’ensemble de la paysannerie algérienne. C’est ainsi un minimum de 200 000 hommes et sûrement plus, qui ont été engagés ou enrôlés dans une formation supplétive entre novembre 1954 et mars 1962.

Ahmed Ghezzali, harki, ancien combattant de la Seconde Guerre mondiale avec son petit-fils (1961). Derrière le terme générique de harkis existait une grande diversité de situations qui comprend notamment des anciens combattants. En majorité, les harkis semblent avoir été utilisés de deux manières : soit en groupe, la « harka », soit individuellement en tant que voltigeur, guide, interprète ou simple soldat afin de compléter l’effectif d’une unité.

Photographie du jour de paiement de la harka à Akkalous en 1956. Les harkis sont rémunérés environ 750 francs, par jour de service, comme les moghaznis et les membres du GMPR. De plus, ils touchent un jour et demi de congés pour chaque mois de présence, des soins gratuits en cas de blessure et une prime pour accident de travail en cas d’incapacité permanente. L’une des motivations de l’engagement des harkis est le besoin d’argent, c’est un cas répandu en particulier chez les paysans peu informés du contexte politique.

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