18 Septembre 2024
Emmanuel Macron au moment de la remise de décoration à Claire Tassadit Houd qu'il a rencontrée en 2016. © Agence DREUX
Drouaise, fille d’une famille de Harkis, Claire Tassadit Houd a surmonté de nombreuses épreuves. Son engagement constant au service des autres force l’admiration de tous et du président de la République qui lui a remis les insignes de chevalier dans l'ordre national du mérite, lundi 16 septembre, à l'Elysée.
Dans la cour de l’Élysée baignée d’un soleil du soir, en ce lundi de septembre, Claire Tassadit Houd est comme chez elle. La Drouaise de 58 ans, connaît bien les lieux pour y avoir travaillé, aux côtés de Jacques Chirac, à l’élaboration de la “Charte de la diversité” en 2004.
L’émotion va finalement la gagner au moment où Emmanuel Macron lui remet les insignes de chevalier dans l’ordre national du mérite, devant un parterre de proches, dans la très solennelle salle de réception de l’Élysée.
"I will survive", comme devise
Le président de la République connaît bien « la fille de Mohammed et Zohra Houd qui a grandi à Dreux, dans la cité des Quatorze, élève exemplaire au lycée Rotrou qui restait tard le soir pour aider ses camarades ».
Cette brillante étudiante qui part aux États-Unis très jeunes découvre la question noire américaine et celle des discriminations en miroir à celles vécues par les Harkis et leurs descendants. Elle revient en Europe avec la devise « I will survive » ancrée en elle.
L'émotion du Président
Emmanuel Macron lui-même est ému à l’idée de lui remettre cette décoration qui fait la fierté de toute une famille et d'une communauté ballotée, et blessée par l'histoire.
« Cette décoration vient saluer le mérite d’un parcours exemplaire, celui d'une femme d’engagement et le digne triomphe qui est le vôtre sur de trop nombreuses épreuves de la vie. Vous êtes à vous seule un motif d'espoir ».
Emmanuel Macron (Président de la République)
C’est en 2016 que Claire-Tassadit Houd rencontre Emmanuel Macron, à Bercy, et lui raconte son histoire, une histoire personnelle bien sûr, mais si exemplaire de ce qu’ont vécu tant de familles de Harkis.
Une vraie proximité entre Tassadit Houd et le président de la République.
Le président de la République serre chaleureusement Claire-Tassadit Houd contre lui.
« Vous m'aviez raconté votre histoire, cette odyssée qui mêle et entrelace les deux rives de la Méditerranée et c'est pour moi une chance, un privilège d’avoir poursuivi ce chemin d’espérance et d’humanité avec vous »
Emmanuel Macron (président de la République)
Ils sont venus de Londres, de Marseille, de Monaco, de Genève, de Dreux bien sûr pour assister à la cérémonie. Ils sont le reflet d’une vie professionnelle et personnelle qui a créé des liens aux quatre coins du monde avec la volonté de mettre l’humain au cœur de son action.
Il y a la famille, les amis, les proches collaborateurs, mais aussi les absents que le président de la République n’oublie pas de convier à la cérémonie. Mohammed, le père de Tassadit, aurait été si fier de cette fille à laquelle il se confiait les soirs de tristesse.
Tassadit houd décorée le même jour qu'Odile de Vasselot de Regné : tout un symbole.
Et Djamila, dont la mort dans les attentats du 13 novembre 2015 « n’a pas sonné le glas de l’espoir et l’optimisme de Tassadit » qui a cofondé le groupe France Positive avec les familles de victimes d’attentat.
Ce n’est sans doute pas un hasard si Claire Tassadit a reçu sa médaille aux côtés d’une autre combattante élevée au grade d’officier de l’ONM, ce même soir : Odile de Vasselot de Régné, à 102 ans, elle a été résistante à l'âge de 18 ans et n'a cessé depuis de s'engager en France, mais aussi en Afrique. Ces deux femmes côte à côte sous les ors de l'Elysée nous rassurent : la légende de la République française continue de s’écrire.
Bernard Esambert. Le hasard fait parfois bien les choses. Parmi les cinq récipiendaires, il y avait, lundi soir, à l’Élysée, un homme qui a, lui aussi, des liens avec Dreux. Bernard Esambert, élevé au rang de grand-croix de la légion d’honneur, grand ingénieur et conseiller ministériel sous bien des gouvernements, dès la présidence de Georges Pompidou, est venu dans la région drouaise plusieurs fois. Pour remettre la médaille de l’ordre national du mérite à Naïma M’Faddel, en 2016, à Dreux. Mais aussi pour recevoir le prix Saint-Simon, à La Ferté-Vidame, en 2013. Le Président a salué « son engagement au service de la France et son rayonnement ».
17/09/2024
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