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Ancien cimetière d'enfants du camp de Rivesaltes : la piste d'un transfert des dépouilles dans les années 80

Familles, historiens et archéologues cherchent encore à comprendre comment une cinquantaine de dépouilles d'enfants enterrés sur le camp de Rivesaltes dans les années 60 ont pu disparaitre. L'hypothèse d'un transfert organisé des corps vers la commune semble prendre de l'épaisseur. 

Les anciens baraquements du camp de Rivesaltes © Maxppp - Michel Clementz

C'est un dossier ultrasensible et qui soulève encore de nombreuses interrogations. Entre 1962 et 1964, plusieurs dizaines d'enfants de harkis sont morts sur le camp de Rivesaltes, la plupart du temps victimes de conditions sanitaires indignes. Après une campagne de fouilles fin novembre, le site d'un cimetière de fortune a été retrouvé. Mais les sépultures sont vides. D'où ces questions : où sont les dépouilles ? Et dans quelles conditions ont-elles été déplacés ? Les historiens de l'Office national des combattants et des victimes de guerre (ONaC) mènent l'enquête depuis des semaines sous le contrôle de la préfecture des Pyrénées-Orientales afin de fournir des réponses aux familles.

Une partie de ces réponses pourraient se trouver dans les archives municipales de Rivesaltes. L'hypothèse d'un transfert des dépouilles d'enfants de harkis vers la commune au milieu des années 80 est sérieusement étudiée.

L'actuel maire André Bascou, déjà en poste à l'époque, affirmait pourtant le mois dernier ne se souvenir de rien, tout en promettant qu'il allait engager des recherches dans les archives de la ville.

Des déclarations qui ont fait bondir Ali Amrane, le président du collectif des harkis des Alpes-Maritimes, dont le frère jumeau est mort sur le camp au début de l'année 1963, quelques semaines seulement après sa naissance. Il affirme avoir en sa possession un document datant de 1985 prouvant que l'armée et la mairie s'étaient mis d'accord pour le transfert des corps et l'achat d'ossuaires. " C'est un document signé de la main d'André Bascou. Il y est évoqué une somme d'environ 30 000 francs. On ne peut pas oublier de tels documents et de telles décisions ! " A l'heure la publication de cet article André Bascou n'avait pas répondu à nos sollicitations.

De son côté, la préfecture des Pyrénées-Orientales appelle à la plus grande prudence. " La trame précise des événements autour de cet ancien cimetière est encore à reconstituer " explique-t-on. " Le travail scientifique n'est pas terminé et plusieurs hypothèses parfois contradictoires sont encore à vérifier ". Où en sont précisément ces recherches ? Les ossements des enfants de harkis ont-ils été retrouvés, plus de 60 ans après leur mort ? Sur ces questions, la préfecture préfère ne pas répondre pour l'instant.

Après une première réunion le 10 décembre dernier, les familles de harkis ont maintenant rendez-vous le 21 février prochain, sur le site du camp de Rivesaltes, pour faire un point complet sur l'affaire. Et obtenir des réponses.

20/01/2025

C-est-ici.gifhttps://www.harkisdordogne.com/ 

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