30 Mars 2024
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Le hameau de forestage de Roussillon-en-Morvan -
La création et l’implantation d’un hameau à Roussillon-en-Morvan
Face à l’afflux important d’anciens supplétifs arrivant en France, l’Etat français décide alors de faire évoluer sa politique concernant l’accueil et le logement de ces derniers en France et met alors en place la création et l’implantation de différents hameaux de forestage dans différents départements français.
1. Le Préfet de Saône-et-Loire contacté par le Ministère de l’Agriculture
Les préfets sont alors contactés dans le but de solliciter les maires de leur département respectif. En Saône et Loire, seul le maire de Roussillon-en-Morvan accepte d’accueillir ces populations sur le territoire de sa commune.
Archives départementales de Saône-et-Loire, FRAD071_773W_37
Courrier datant du 2 juillet 1962 du ministère de l’Agriculture contactant les différents Préfets pour les prévenir de la création de chantiers forestiers, où seraient employés les harkis rapatriés. Il précise que les conditions d’installation de ces chantiers sont ouvertes à l’initiative et sous l’autorité des Conservateurs des Eaux-et-Forêts. La durée des travaux devra être au minimum d’une année et les harkis doivent être logés à proximité des chantiers avec leurs familles. En outre, est soumise l’idée de les loger dans des maisons rurales abandonnées qu’ils devraient eux-mêmes remettre en état ou si de tels logements ne sont pas disponibles, la possibilité de faire construire aux harkis leurs propres maisons.
2. La presse suit l’évolution des travaux
Archives départementales de Saône-et-Loire, FRAD071_787W _44
Article de presse de « La Tribune » du 29 décembre 1962 annonçant le début des travaux du hameau de forestage. Sur la première photographie, nous pouvons observer les opérations de terrassement et de coulage de béton pour l’installation des plateformes où seront construits les vingt-quatre logements destinés aux harkis. Sur l’arrière-plan de la photographie, nous apercevons la commune de Roussillon-en-Morvan. Ce terrain est également situé près des locaux de la colonie de vacances du « Magny ». De plus, il est indiqué que les harkis seront utilisés pour de grands travaux pour le département de Saône-et-Loire avec notamment l’aménagement de routes entre Roussillon, Saint-Prix et le Haut-Folin.
Archives départementales de Saône-et-Loire, FRAD071_3225W _19
Article de presse de « La Tribune » du 30 mai 1963 dans lequel est annoncé la fin des travaux du hameau à Roussillon. Nous observons sur la photographie les baraquements préfabriqués qui ont abrité les familles de harkis. Cette « cité d’urgence » comme elle est qualifiée se situe sur une des communes les plus élevées du département et possède un territoire relativement boisé. De plus, le hameau se situe près du cimetière et possède en tout quatre bâtiments construits en partie par l’entreprise autunoise Dufraigne et celle de Saint-Léger-sous-Beuvray. En outre, l’article nous indique que « Ces locaux donnent sur un vaste paysage qui peut rappeler en plus humide, les territoires de la Haute-Kabylie. » Néanmoins, les harkis de Roussillon ne sont pas des Kabyles mais des Beni-Boudouane de l’Ouarsenis.
3. Le « bataillon précurseur » : la venue de 12 harkis pour terminer les travaux de construction du hameau
Archives départementales de Saône-et-Loire, FRAD071_1714W_150
Ce document, datant du 21 mars 1963, nous indique la liste des douze harkis composant le « bataillon précurseur ». Ces derniers sont arrivés à Roussillon-en-Morvan dans le but de terminer les travaux de construction du hameau. Nous pouvons observer qu’une grande partie d’entre eux sont originaires d’Alger, mais également de Titteri, de Grande Kabylie, Saïda, Médéa ou encore Orléansville. En outre, ces harkis sont des célibataires qui ont entre 20 et 31 ans, l’État cherche ainsi à réduire le coût de construction du hameau.
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