29 Mars 2024
Participation de notre Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins à la cérémonie au cimetière de Saint Augutre de Périgueux (24) .
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La fusillade de la rue d’Isly, appelée aussi le massacre de la rue d'Isly, a eu lieu le 26 mars 1962 devant la Grande Poste de la rue d'Isly (dont le nom commémore la bataille homonyme ; aujourd'hui rue Larbi Ben M'Hidi), département d'Alger.
Massacre du 26 mars 1962 : Crime d’état Nous sommes ici réunis pour honorer les morts et blessés lors de la fusillade du 26mars 1962 rue d’Isly à Alger. Je ne vais pas vous rappeler ces évènements tragiques dans leurs déroulement, vous les connaissez tous, une foule pacifiste allait au-devant des assiégés de bal El Oued, puis ce barrage de tirailleurs et ensuite l’ouverture du feu pendant 12 minutes, le tout se soldant par des dizaines de morts et des centaines de blessés.
Mais le drame couvait, se préparait, tout était fait pour que cette manifestation de soutien aux habitants du quartier martyr dégénère. Le 19 mars, le point de rupture en la France et l’Algérie est consommé. Les habitants savent à quoi s’en tenir, Français et Arabes confondus. Le général Salan, chef de l’O.A.S voudrait que Bab El Oued soit reconnu comme siège de la résistance des militants de l’Algérie Française et que soit concédé, à l’instar du F.L.N un statut de partenaire pour des négociations.
Le président anéantit les opportunités, même celles qui auraient pu servir l’honneur et les intérêts de la France, et illustrer sa grandeur. Le 23 mars, un incident entre l’O.A.S et des militaires du contingent tourne mal, s’ensuit une fusillade, celle de trop. 20.000 militaires de plus sont appelés en renfort. La bataille ou plutôt la curée est lancée, Bab El Oued, dernier bastion autoproclamé de la résistance, va souffrir. Le quartier, bercé d’habitude par une quiétude toute méditerranéenne va vivre au rythme des pilonnages, des tirs de toutes armes, de 7,5mm au canon de 37 mm .
Pour la seule journée du 23 mars, les gardes mobiles tireront 20.225 munitions dont 3585 de 12, 7 mm et 18 obus de 37 mm . Source : journal de Marche et d’opération delà G.M de mars 1962. Ces fameux gardes rouges saccagent tout, les blessés ne sont pas signalés, les morts non plus. Plus aucun ravitaillement ne parvient. C’est le blocus total, tout est coupé, les troupes tirent sur tout ce qui bouge. Le maire demande une assistance pour les bébés et les malades, il lui est répondu : Tant mieux ! Plus il en crèvera, mieux ça vaudra ! Il y en aura moins pour nous tirer dessus » Pour les morts à faire enlever, « vos cadavres, mangez les » Plus de 3000 européens sont raflés « dès l’âge de porter une arme » en réalité des vieillards, des adolescents et même des infirmes sont jetés hors de chez eux pour être conduits en camion dans des camps près de Maison Carré ou à Ben Akroun.
Malgré cela, une chaine de solidarité se met en place pour ravitailler les assiégés. Le ministre Foucher fait interdire ces collectes et renforce le couvre-feu intégral.
Cette journée fatidique, le chef de corps de ce bataillon a été remplacé. Les consignes sont : « arrêter la manifestation par tous les moyens, au besoin par le feu » et le médecin du bataillon dit : « on a donné à ces anciens gars du FLN ralliés la curieuse permission de tuer du blanc ! » Pourquoi des camions militaires avec des civières sont aux abords du quartier ? Tous les accès son boqués sauf un, celui de la rue d’Isly. Tout se passe bien, certains soldats disent : « passez vite avant que ça commence » Les barrages se referment sur quelques centaines de personnes. Les tirailleurs prennent peur, ils sont blêmes et menaçant, certains s’enfuient, des témoins entendent les tirailleurs dirent en Arabe : « on va tirer sur la foule » Un ancien colonel entend dire : « on va tirer sur des chrétiens, on nous dit de tirer sur des chrétiens » et le carnage commence, femmes, enfants, vieillards sont assassinés, certains blessés sont achevés au sol. Les cadavres et même des blessés sont entassés dans des camions et jetés à la morgue, pêlemêle. Certains morts ne sont pas retrouvés par les familles.
Une Pieds Noirs qui travaillait au gouvernement général dit : « l’ordre de tirer est venu le matin même de Paris » De Gaulle, le soir même à la télévision, demande aux Français de voter oui au prochain référendum mais ne fait aucune mention sur le massacre. L’Algérie ne faisait plus partie de ses préoccupations. Il s’était hissé au pouvoir en marchant sur la tête des Pieds Noirs et des Arabes. Pour finir, je citerai André ROSSFELDER, Pieds Noirs, auteur du « Onzième commandement : « Que reste t'il d’une nation qui tire sur ses propres drapeaux et qui fait appel à l’ennemi d’hier pour tuer les siens, Je l’ai su, mais je n’ai pas voulu d’abord y croire : la nation Française est morte en Algérie au printemps 1962 » De nombreuses déclarations et citations de ce texte sont tirées de la revue l’Algérianiste de mars 2024.
Merci
Guy Regazzacci président de l'amicale des pieds noirs et de leurs amis de la Dordogne
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