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Reconnaître les responsabilités des gouvernements Français.

François Hollande s'engage à « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis »

"Le 2 avril 2012, une délégation d’associations de harkis a été reçue par Stéphane Le Foll, membre de l’équipe de campagne de François Hollande.

Cette délégation, composée d’une dizaine de représentants d’associations d’anciens harkis (AJIR pour les harkis, ADIFRA 37, Aurès, Générations Mémoire Harkis, AJIR Roubaix, AJIR66, Association des Harkis de Meurthe-et-Moselle, 2ID-Harkis du Loiret…) a rencontré M. Stéphane Le Foll pour lui faire part des revendications des harkis et de leurs enfants.

Quatre sujets essentiels ont été évoqués :

1 - La reconnaissance de la responsabilité de l’Etat français dans l’abandon et le massacre des harkis, et dans l’échec de leur intégration dans la communauté nationale

Après le 19 mars 1962, les membres des formations supplétives ont été désarmés et abandonnés à la vindicte du FLN. Plusieurs dizaines de milliers d’entre eux (entre 80 000 et 150 000 selon des sources officielles) ont été suppliciés et massacrés alors que l’armée française était encore sur place.

L’Etat français est responsable de ces massacres : il a formellement interdit le rapatriement des harkis et menacé de sanctionner tous les officiers qui enfreindraient les ordres et viendraient en aide aux harkis et à leurs familles.

A leur arrivée en France, les rescapés ont été relégués dans camps et isolés pendant de nombreuses années, empêchant toute intégration économique et sociale et privant leurs enfants de toutes les chances de réussite.

Pour ces raison, les associations demandent à l’Etat français de reconnaître sa responsabilité dans l’abandon et le massacre des harkis après le 19 mars 1962. De même, l’Etat devra reconnaître sa responsabilité dans l’échec de leur insertion dans la communauté nationale et réparer les préjudices dont ils ont été victimes.

2 - Justice (injures et diffamations)

L’article 5 de la loi du 23 février 2005 ne permettait pas de sanctionner les injures ou diffamations faites aux harkis ni aux associations de se porter partie civile. La loi du 7 mars 2012, censée modifier les dispositions de la loi 23 février 2005, ne semble pas plus efficace.

Certes, elle fait référence à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, mais elle occulte totalement la référence aux harkis et à leurs familles, et la protection des formations supplétives est apparemment insuffisante pour que la justice puisse sanctionner ceux qui diffameraient les harkis.

Les associations d’anciens harkis demandent donc une protection effective « d’une personne ou d’un groupe de personnes » que sont les harkis et leurs descendants telle que votée par la loi du 23 février 2005. Un simple décret précisant l’application de l’article 5 de la loi du 23 février 2005 dans le cadre de la loi sur la presse comblera l’absence des sanctions à infliger.

3 - L’histoire et le devoir de mémoire

L’histoire des harkis, occultée ici ou falsifiée là-bas, est aujourd’hui encore méconnue. La Fondation pour la mémoire de la guerre d’Algérie, qui avait pour objet de faire la vérité sur ce conflit, n’assume pas correctement son rôle en raison notamment de son fonctionnement et de sa composition.

Les harkis demandent que cette Fondation contribue davantage à rétablir la vérité sur la guerre d’Algérie et en particulier à une meilleure prise en compte de l’histoire et de la mémoire des harkis et que ces derniers y soient pleinement représentés et associés.

Les harkis rappellent par ailleurs leur opposition au 19 mars comme journée de commémoration de la fin des combats en Algérie : cette date signifie pour plus de 80 000 d’entre eux le début d’une longue tragédie.

Ce n’est qu’à ce prix que les blessures de l’histoire pourront se cicatriser et la marche vers la réconciliation devenir une réalité.

4 - La promotion des enfants de harkis

A leur arrivée en France, les harkis ont été installés dans des camps, des hameaux forestiers ou des quartiers isolés. Ils ont été abandonnés une seconde fois et leurs enfants n’ont pas pu bénéficier de toutes les chances pour réussir économiquement, socialement et politiquement.

L’Etat français est responsable de cette situation et se doit de réparer en mettant en œuvre une politique courageuse et volontaire pour rétablir l’égalité des chances dont les enfants de harkis ont été privés.

Echaudés par des promesses faites lors des précédentes campagnes présidentielles, les représentants des associations ont demandé un engagement public et écrit du candidat socialiste.

M. Stéphane Le Foll a indiqué qu’il soumettra ces revendications au candidat socialiste qui fera une réponse écrite. Il a néanmoins admis que les revendications exposées sont légitimes et raisonnables, et proposé de constituer rapidement un groupe de travail afin de préciser certains points et mieux éclairer le candidat socialiste sur la situation et les attentes des harkis.

Dans l’immédiat, il s’engage à répondre par écrit aux associations, avant le premier tour des élections, tout en proposant une rencontre avec François Hollande entre les deux tours".  Source http://www.paperblog.fr/  

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