21 Septembre 2017
André Hazni et Boaza Gasmi, hier à Bias. / Photo DDM, Lucien Mercier
Boaza Gasmi et André Hazni avaient entamé vendredi à Bias, site de l'ancien camp ou CARA (Cité d'Accueil des Rapatriés Algériens) une grève de la faim dans le but d'être reçus par le Président de la République Emmanuel Macron.
Hier après-midi, Boaza Gasmi, président du Comité national de liaison des harkis, a indiqué qu'il avait été entendu et qu'il sera reçu lundi matin à l'Elysée par le Président de la République : «J'ai refusé les rendez-vous proposés avec des conseillers et même avec le ministre de la Défense. Je voulais rencontrer le Président, comme il me l'avait promis. On vient de me confirmer qu'il me recevra avec une délégation lundi vers 9 heures ou 9 h 30, avant la cérémonie nationale d'hommage aux harkis, aux Invalides».
Promesse de campagne
Boaza Gasmi avait rencontré Emmanuel Macron à plusieurs reprises pendant sa campagne : «A Talence, à Pau, à Albi, à Souillac et à Paris le 19 avril, pendant 1 h 30. C'est là qu'il m'avait dit que s'il était élu, il me redonnerait un nouveau rendez-vous. Ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy et François Hollande, n'ont rien fait. Je ne voulais pas attendre la dernière année de son mandat pour le rencontrer. Ça fait 55 ans qu'on attend : les harkis doivent être une priorité nationale».
Le président du comité national de liaison demande tout à la fois «un débat national sur la question harkie, des négociations pour réparer le préjudice subi par une génération sacrifiée qui a vécu dans des camps, dans des prisons parfois, et enfin une loi».
Boaza Gasmi assurait hier vouloir continuer sa grève de la faim jusqu'au rendez-vous de lundi avec Emmanuel Macron : «J'arriverai dans l'état où je serai. Et en fonction de la discussion, une prise de contact qui pour moi sera le rendez-vous le plus important, j'arrêterai ma grève de la faim. Ou pas.»
Houcine Louanchi, le président de la Confédération nationale des Français musulmans rapatriés d'Algérie, informé, réagit : «Dans le cadre de la journée des Harkis, le 25 septembre, le Président de la République ou le Premier ministre reçoit une délégation de harkis.
C'est un coup de pub de Macron. Ce que l'on veut, c'est une loi de réparation et une loi de reconnaissance votées au Parlement, promulguées par le chef de l'Etat. Et que l'on tourne la page. Recevoir, créer une commission, cela ne fait pas avancer les choses».
Jérôme Schrepf
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