18 Mai 2019
La stèle à la mémoire des harkis a été inaugurée le 30 septembre 2017.
La date du 12 mai 1962 marque le début de la tragédie des harkis en Algérie.
Les harkis de l’Aveyron, menés par leur président Serge Ighilameur, se sont rendus le 12 mai au camp du Larzac devant la stèle du mémorial aux harkis à La Cavalerie pour y rendre un hommage aux 60 000 supplétifs et leurs familles (sur les 150 000 recensés) qui durent choisir l’exil en métropole plutôt qu’une mort quasi certaine en Algérie.
Qui connaît la date du 12 mai 1962 marquant l’abandon des harkis en Algérie, après les discussions d’Évian du 18 mars 1962, et du cessez-le-feu du 19 mars aboutissant à l’indépendance de l’Algérie ? Elle correspond au télégramme envoyé par le ministre des Armées d’alors, Pierre Mesmer, donnant des instructions confidentielles pour ne pas permettre aux harkis de rejoindre la métropole.
Ces consignes démontrent clairement la volonté d’abandon de ces supplétifs de l’armée française après qu’ils furent désarmés.
S’en suivirent des massacres d’innocents, des drames familiaux et la fuite d’une petite partie d’entre eux en métropole, grâce à des officiers, qui, sacrifiant leur carrière, restèrent fidèles à la parole donnée à ces soldats de France. Mis devant le fait accompli, les pouvoirs publics ne purent qu’organiser en urgence un accueil spartiate.
En Aveyron, ce furent les sites des chantiers forestiers de Brusque et de Saint-Rome-de-Tarn, et bien sûr le camp de transit du Larzac à La Cavalerie qui servirent de refuge à ces victimes de la politique du gouvernement. Les harkis de l’Aveyron fleurissent chaque année le 12 mai les plaques ou monuments dédiés à ce drame.
Le Larzac, terre d’espoir
Ce dimanche, Serge Ighilameur a eu des mots très simples pour évoquer cette tragédie, et a tenu à associer à cette cérémonie du souvenir les deux commandos marine qui ont perdu la vie en défendant une certaine idée de la France, la même que celle pour laquelle luttaient les harkis en Algérie.
Le maire de La Cavalerie accueille chaque année l’hommage national sur sa commune parce qu’il se sent solidaire de leur cause et pour des raisons familiales aussi : " Il y a un peu plus de 70 ans, mon père a lui aussi été obligé de quitter sa patrie, l’Espagne, un pays baigné de soleil comme l’Algérie, pour fuir l’arbitraire et la violence aveugle. Lui aussi était la victime de gouvernements européens timorés et égoïstes, qui n’avaient pas, au bon moment, mesuré les dangers du totalitarisme. La Cavalerie devint sa terre d’asile, comme pour les harkis. Je me sens solidaire d’eux comme je me sens proche de tous ces gens chassés de chez eux par la violence et l’obscurantisme. Et je suis sûr que beaucoup de soldats qui servent aujourd’hui à la 13e DBLE ont dû faire face à cette situation. La Cavalerie, le Larzac, terre d’espoir, cela me convient bien !"
17/05/2019
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