29 Janvier 2018
“Évaluer les dispositifs de reconnaissance et de réparation existants”, “prendre en compte la situation socio-économique des harkis” et “proposer des mesures afin de permettre la préservation de la mémoire et une réparation adaptée aux situations diverses que rencontrent ces derniers, ainsi que leurs familles”. Tels sont les objectifs fixés par la secrétaire d’État auprès de la ministre des Armées, Geneviève Darrieussecq, aux membres du tout nouveau groupe de travail sur les harkis, installé par ses soins et selon le souhait du Président Emmanuel Macron, le 23 janvier.
Le dit groupe, fort de 10 membres, et dont la présidence a été confiée à Dominique Ceaux, préfet chargé d’une mission de service public, “se réunira autant de fois que nécessaire, entendra toutes les personnalités qu’il jugera utile et rendra ses conclusions en mai 2018”, indique le ministère des Armées. Des conclusions qui pourront ensuite “servir de base à un nouveau plan d’action en faveur” de cette communauté.
Rappelons que l’appellation “harkis” se réfère aux quelque 200 000 Algériens musulmans ayant servi dans l’armée française lors de la guerre d’indépendance d’Algérie (1954-1962). À la fin du conflit, seule une partie d’entre eux (environ 60 000, selon certaines sources), parvient à rejoindre la métropole et se voit logée dans des camps insalubres avec leurs familles. Les autres, abandonnés sur le territoire algérien, ont eu à subir des représailles, de par leur implication dans la guerre du côté français.
Rejetés, ainsi que leurs familles, par l’Algérie, et très difficilement intégrés en France, certains d’entre eux et leurs descendants mènent, depuis plusieurs années, des actions pour obtenir une reconnaissance de leur sort et réparation.
Plusieurs présidents de la République français ont, depuis, amorcé un début de prise en compte de cette communauté. François Hollande, par exemple, a reconnu solennellement la responsabilité de la France à leur égard, tandis qu’une journée d’hommage national aux harkis est fixée au 25 septembre depuis 2001. C’est d’ailleurs dans le cadre de cette journée qu’Emmanuel Macron avait reçu des représentants de la communauté harkie et avait exprimé son souhait de constituer un groupe de travail sur le sujet.
Âgé de 55 ans et natif de Tulle, fief corrézien de François Hollande, Dominique Ceaux est diplômé de l’IEP de Toulouse, de l’Institut Régional d’Administration (IRA) de Bastia et ancien élève inspecteur à l’École nationale des impôts. Il a notamment collaboré à plusieurs reprises avec l’ancien président de la République socialiste qui a succédé à Nicolas Sarkozy en 2012.
Dominique Ceaux a ainsi été son attaché parlementaire de 1997 à 2000, lorsque François Hollande était député PS de Corrèze, son directeur de cabinet à la présidence du conseil général de ce même département, en 2008, puis il l’a rejoint à l’Élysée, d’abord comme conseiller, ensuite en tant que chef de cabinet et enfin à nouveau comme conseiller, entre 2016 et mai dernier.
Au-delà de ces diverses collaborations, le nouveau président du groupe de travail a effectué la plus grande partie de sa carrière en Corrèze et dans les départements voisins. Il a ainsi, et entre autres, été secrétaire général de la mairie d’Argentat entre 1992 et 1995, sous-préfet d’Issoire, dans le Puy-de-Dôme, de 2002 à 2004, et directeur général des services départementaux de la Corrèze entre 2008 et 2015.