3 Décembre 2017
Une stèle et une plaque ont été dévoilées au Plô de Mailhac.
Trop longtemps plongés dans le sentiment pesant d'être délaissés, les Harkis et leurs familles reçoivent désormais les honneurs du pays auquel ils ont toujours cru.
Déjà en 1999, la reconnaissance par l'Assemblée nationale du terme "guerre d'Algérie" avait ouvert une voie à la mémoire d'une douloureuse histoire. Puis, en 2014, une des mesures inscrites dans le plan gouvernemental Harkis, portait sur la conservation de la mémoire de ces hameaux de forestage où ont vécu tant de familles rapatriées.
Isolé, à une douzaine de kilomètres de Saint-Pons-de-Thomières, celui du Plô de Mailhac, en fait partie. Dans la clairière, où de 1963 à 1974 plus de 140 familles ont été accueillies dans des conditions précaires, une émouvante cérémonie vient d'être orchestrée par le directeur des anciens combattants et victimes de guerre Alain David.
De nombreuses personnalités étaient présentes
La fanfare des pompiers de l'Hérault a interprété une émouvante Marseillaise avant que ne soient dévoilées une stèle et une plaque aux côtés du monument érigé il y a quelques années. On peut y lire : "La République française en hommage au parcours et à l'œuvre accomplis dans les hameaux de forestage par les harkis, anciens membres des forces supplétives, et aux familles qui y ont vécu."
En présence de membres de deux associations de harkis et de nombreuses personnes abritées sous les parapluies, un texte évoquant des souvenirs douloureux de Khélifa Haroud, fils de harkis, a été lu à trois voix.
Puis les personnalités présentes ont pris la parole. Le maire Georges Cèbe pour retracer la vie de ces familles "qui après avoir connu les horreurs de la guerre, ont été mises en face de conditions de vie inacceptables" ; le président du conseil départemental Kléber Mesquida pour évoquer "un choix fait par la France qui par la suite s'est avéré douloureux" ; enfin le sous-préfet de Béziers Christian Pouget pour dire toute l'importance que revêt le devoir de mémoire : "Nous venons de faire solennellement de ce site un lieu de mémoire. Un lieu d'espoir de ne plus jamais voir de tels événements se renouveler. Un lieu de concorde qui consacre l'intention que porte le pays à l'intégration totale et définitive des harkis."
Des gerbes de fleurs ont été déposées. Puis la clairière a retrouvé son calme. Et cette sérénité qui entoure aussi les lieux de mémoire.
01/12/2017
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