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Rencontre-débat-Conférence mercredi 4 Avril 2018 L’émigration harkie, un rapatriement pas comme les autres à Marseille (13)

Algérie-France, la voix des objets

                  Tarif Entrée libre, Lieu Forum.

                                    à 18 h 30

Table ronde, installation et musique

Avec : Éric Savarese (docteur en sciences politiques) et Zahia Rahmani (historienne d’art et commissaire d’exposition)

Modération : Florence Hudowicz (conservatrice), Tewfik Hakem (journaliste, producteur à France Culture)

Préambule musical : Ensemble de musique et chants berbères avec Malik Ziad (mandole, guitare, chant), Mheni Benlala (basse, chant) et Hassan Boukerou (percussions, chant) 

Les divisions au sein de la société coloniale algérienne finissent par provoquer la guerre et l’exil en France d’une partie notable de la population. Dans cette émigration d’une ampleur inattendue se trouvent une partie des « Français musulmans » (et leurs familles) qui se sont enrôlés pendant la guerre aux côtés de la France

Ces « supplétifs », mieux connus sous le terme de « harkis », purent gagner la métropole malgré l’interdiction des dispositions officielles.

Très vite, ils ne furent pas simplement qualifiés de « rapatriés » mais de « Français Musulmans Réfugiés » (FMR) ou « Français Rapatriés d’Origine Nord-Africaine » (RONA ou FRONA)… Cette distinction s’inscrivait dans le prolongement des pratiques politiques et administratives du temps colonial algérien qui, jusqu’en 1958, ont séparé la population en deux groupes juridiques.

 Elle se traduit par des mesures contraignantes : limitation de la liberté d’aller et venir, affectation durable dans des camps de transit ou des hameaux de forestage, encadrement militaire… Les mesures compensatoires globales sont très tardives (fin des années 1980), et c’est seulement en 2005 qu’une loi reconnaît « les souffrances éprouvées et les sacrifices endurés ».

Les harkis ont connu pendant cinquante ans un régime spécial, comme s’ils n’étaient ni totalement rapatriés, ni totalement français, tandis que l’Algérie les maintient encore à l’écart. Dans cette altérité multiple, les familles concernées ont dû reconstruire une manière de vivre et d’exister, forgeant leur histoire dans la transmission des mémoires intimes, qu’il reste à inscrire dans l’histoire collective.

Dans la vitrine du forum, lettres, photographies et affiches évoquent le temps de la guerre en Algérie, tandis que quelques objets ethnographiques et des témoignages plus récents attestent de pratiques traditionnelles maintenues d’une génération à l’autre par les Français musulmans rapatriés en métropole. 

Eric Savarese

Eric Savarese est professeur de science politique à l’Université de Montpellier. Ses principaux travaux portent sur la citoyenneté envisagée dans le contexte colonial et postcolonial à travers notamment la légitimation de la colonisation, les pieds-noirs et rapatriés, les consultations électorales dans l’Algérie coloniale, les politiques de la mémoire et les transformations de la vie politique française dans le cadre de la « rencontre postcoloniale ». 

Il travaille également sur l’analyse iconographique du politique et les questions liées à l’épistémologie des sciences sociales.

Zahia Rahmani 

Écrivain et historienne d'art de formation, Zahia Rahmani   est responsable à l’INHA du domaine de recherche Arts et architecture dans la mondialisation, récemment renommé Histoire de l'art mondialisée.

Elle est l’auteur d’une trilogie consacrée à des figures contemporaines « d’hommes bannis ». Un travail littéraire sur des figures de la théorie postcoloniale : Moze (2003), Musulman roman (2005) et France récit d'une enfance (2006), aux éditions Sabine Wespieser. Elle a notamment publié « Le Harki comme spectre ou l’Écriture du déterrement », in Retours du colonial ? Disculpation et réhabilitation de l’histoire coloniale (2008, édition. Atalante) et « Le Moderne comme point d'arrivée sans fin », in Qu'est-ce que le contemporain (2010, éd. Cécile Defaut).

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L
Un titre maladroit et inapproprié : quel est la finalité de cette rencontre ?<br /> Le jeu sémantique lorsqu’il crée de la confusion peut aller jusqu’à remettre en cause l’histoire de toute une communauté. Pour rappel à ces « historiens » et ces scientifiques, étymologiquement « émigrer », c’est composé du préfixe « e- hors de » et « migrate » s’en aller d’un endroit<br /> Le verbe émigrer revient à dire quitter son pays pour s’installer dans un autre pays. <br /> Là est la confusion de genre dans ce titre. Rappelons que l’Algérie était française depuis 1830 et qu’au moment du départ des harkis en 1962, leur statut (choix de rester français) faisait d’eux des expatriés et non des émigrés. Ils quittaient un département français de l’Algérie française pour aller en métropole. Où est l’acte d’émigration qui sous-entend « immigration ».<br /> Cette communauté aurait souhaité qu’on s’interroge sur la vraie question de fond à laquelle se heurte la communauté harki depuis son arrivée : celle du statut d’anciens combattants au lieu de « Harkis » (guerre 40-45 et Indochine et Algérie) et leurs familles en tant que civiles victimes de guerre comme il est prescrit dans le droit à réparation. La question de la reconnaissance ne saurait intégrer cette notion émigration ou immigration. Soyons vigilant !!
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Cette rencontre sur les Harkis classe ces derniers parmi les immigrés. Grave!
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