25 Mai 2017
Mohamed Djafour, président de l'association «Harkis et leurs amis» de la vallée du Thoré et du Mazamétain.
La France est son pays depuis toujours. Mohamed Djafour est né en 1955 en Algérie française. Son père, agriculteur en Kabylie, a fait la seconde guerre mondiale, puis la guerre d'Algérie , dans l'armée Française.
En juillet 1962, il a été fait prisonnier par le FLN et comme de nombreux de Harkis, il sera abandonné en Algérie. Commence alors pour Mohamed, sa maman et ses frères et sœurs , une horreur qui durera près de sept ans: travaux forcés pour les hommes, persécutions, atrocités et scènes de barbarie quotidiennes pour leurs épouses et leurs enfants, obligés de vivre en reclus, privés de nourriture, d'instruction, subissant les insultes et les coups.
En 1968, à la faveur d'une permission de son père, sa famille a pu regagner la France. Ce sera pour y subir une nouvelle forme de captivité à St-Maurice l'Ardoise (près de Lodève), un des nombreux camps de Harkis du sud de la France puis à Camp Bias (Lot et Garonne).
Jusqu'au bout du combat
Adolescent, Mohamed a enduré avec courage les brimades, les discriminations au quotidien, sans jamais perdre de vue son objectif : réhabiliter les Harkis, leur rendre honneur et dignité. «Je devais compenser le manque d'instruction en apprenant mieux et plus vite que les autres.» explique-t-il.
De fait, dès qu'il a pu avoir accès à l'enseignement, il a mis les bouchées doubles, étudiant même la nuit. à 21 ans, il a intégré l'armée ou il a rapidement gravi les échelons au sein du 4e régiment de cuirassés. Sergent-chef, maréchal des logis-chef, 17 ans dans l'active suivis de 17 autres années de réserve au régiment de parachutistes de Castres et Pamiers, plus de nombreuses missions accomplies au Kosovo et en Afghanistan.
Aujourd'hui retraité et adjudant de réserve, Mohamed Djafour consacre l'essentiel de son temps au combat de sa vie «Nous avons été trahis, désarmés, livrés aux FLN. Comment peut-on livrer à l'ennemi ses compagnons de combat, s'interroge-t-il. 50 ans après, le massacre n'est toujours pas reconnu, même ici en France. L'association que j'ai fondée a pour objectif de rendre aux Harkis honneur et dignité dans ce pays qui est le leur et qu'ils ont défendu au péril de leur vie. C'est un combat que je poursuivrai jusqu'au bout.»
La Dépêche du Midi
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