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Samedi 19 avril 2025, à l'appel d'Hocine Louanchi des harkis se sont rassemblés au camp de Saint-Maurice-L'Ardoise (30)

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"Là, il y avait la cour de l’école qui donnait sur un mirador", des harkis sur les traces de leur passé au camp de Saint-Maurice-L’Ardoise

Discours du 19 avril 2025 au camp de Saint-Maurice-L'Ardoise. Nous sommes mobilisés au camp de Saint-Maurice-L'Ardoise haut lieu de notre internement pour le seul crime commis le choix du drapeau bleu blanc rouge pour aborder un sujet grave, douloureux, mais ô combien nécessaire : la reconnaissance pleine et entière des souffrances endurées par les harkis et leurs familles.

Il ne s’agit pas seulement de mémoire. Il s’agit de justice. Une loi de réparation a été votée. Elle avait pour ambition de réparer, autant que possible, les blessures du passé. Elle a notamment permis de reconnaître certains lieux -des camps, des hameaux de forestage- où tant de familles ont vécu dans des conditions indignes, abandonnées, oubliées.

Face aux nombreuses réclamations, Patricia Miralles, secrétaire d’État avait eu ces mots forts : « Nous allons faire du cousu main » et c’était une promesse. Une promesse d’écoute, une promesse de précision, une promesse d’humanité. A la suite de cette déclaration, de nombreux sites ont été rajoutés à cette fameuse « liste cousue main ». Pour beaucoup, cela représentait enfin un début de reconnaissance. Mais cette avancée a été brutalement remise en question. Lorsque la Cour européenne des droits de l’homme a estimé que la réparation proposée par l’État français n’était pas la hauteur du préjudice subi, elle a condamné la France à revoir son dispositif. Pourtant, au lieu d’élargir cette réparation comme on aurait pu s’y attendre, l’état a restreint le champ d’application. La fameuse liste « cousue main » a disparu.

Aujourd’hui, seuls deux sites le camp de Bias et le camp de Saint-Maurice-L'Ardoise sont concernés par cette réévaluation. Je le dis avec force : c’est une injustice. Tous les sites inscrits sur la liste initiale, celle du cousu main doivent être indemnisés. Et tout de suite. Car chaque jour, des anciens et des jeunes disparaissent. Chaque jour, des familles voient l’histoire de leurs ainés s’effacer. Chaque jour, le devoir de mémoire devient plus urgent. Elle a traversé le temps, les silences, les barbelés, les murs des camps, les écoles, les rues, et elle continue encore aujourd’hui à peser sur les mémoires. Il ne s’agit pas ici de faire un geste symbolique. Il s’agit de refermer cette page de l’histoire avec dignité. De la tourner OUI, de la tourner OUI mais sans la déchirer.

Hocine Louanchi 

C-est-ici.gifhttps://www.harkisdordogne.com/

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