6 Septembre 2019
Les filles étaient à l'école privée et les garçons à l'école publique.
Le village d'Anglès inaugure, ce samedi 7 septembre, au hameau forestier, une stèle en mémoire des Harkis.
Le village a accueilli dans les années 60 des Harkis logés dans le hameau forestier. Malgré les conditions de vie spartiates dans le hameau forestier, Hadjila Chemakh garde un bon souvenir de sa vie à Anglès de 1967 à 1971. «C'était le bon temps, se souvient-elle. Cela m'aurait intéressé de rester à Anglès. On allait pêcher les truites au ruisseau du Roussinas et on ramassait des champignons dans les prés».
Le hameau était situé un peu à l'écart du village et il accueillait une vingtaine de familles de Harkis. Les femmes restaient au camp pour s'occuper des tâches ménagères et les hommes, employés par l'ONF, travaillaient sur les chantiers de reboisement. Les enfants étaient scolarisés dans les deux écoles mixtes du village.
Les filles étaient à l'école privée et les garçons à l'école publique. Françoise Barthès, alors jeune institutrice de 21 ans, a enseigné à l'école privée de 1969 à 1971. C'était son second poste avant de partir à Castres. «Je garde un bon souvenir. Je me sentais utile auprès de ces enfants défavorisés et il n'y avait pas de problème d'intégration».
Elle se rappelle de Hadjila. «Une fille assidue. Elle avait envie d'apprendre. Elle menait une scolarité normale».Hadjila et ses camarades avaient l'habitude d'aller voir la télé le samedi soir chez l'abbé Cugnasse avec ses camarades.
Il y avait Fatima et Yamina Boudjaja, Samya Hamdani. Anne et Malika Bidouh. «Un téléviseur avait été installé à l'école et on a assisté en direct aux premiers pas de Neil Armstrong sur la Lune le 21 juillet 1969». Les garçons étaient à l'école publique.
Serge Cazals occupait son premier poste d'instituteur en 1970 et 1971. «Il y avait une seule classe avec 35 élèves. Il n'y avait pas de conflits». Serge Cazals a gardé des livres d'école et se souvient de la belle calligraphie des enfants. Hadjila a aimé cette vie à Anglès, l'accueil des gens, le grand air et «le lait caillé de la ferme de Boutaric que l'on servait à la louche».
La famille d'Hadjila a quitté le hameau forestier en 1971. Elle vit aujourd'hui à Mazamet. Le hameau forestier existe toujours, il est devenu un lieu de résidences secondaires.
06/09/2019
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