6 Mai 2025
Les 18 et 19 avril 2025 une rencontre honneur aux mamans, mamies s'est tenue à Épinal (88) dans la salle de quartier Madeleine Caserne Schneider. Cet événement a été organisé par Ajir Grand Est et L’Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins, suite au séminaire d'Ajir France de juin 2024, avec la présence de Mme Zekira Messaoudi de l'association UNVEHAC d'Épinal.
Nous adressons nos sincères remerciements à Fatum Laour, ainsi qu'aux mamans et aux mamies, et leur exprimons notre profonde gratitude pour l'accueil chaleureux qu'elles nous ont offert. Webmaster HD
Témoignage 4 de 6
- Extrait -
Je suis madame B... B... née en 1944 à Aïn Kerma proche de Mila et de Constantine. Je me suis mariée en 1957 avec un harki de Grarem. Mes parents étaient agriculteurs. Avant le début de la guerre, nous étions heureux. Dès qu’elle a commencé, nous avons quitté notre ferme pour aller habiter à Grarem.
Mon père a été tué par le FLN, il travaillait avec la France.
Je me suis mariée à Grarem avec un harki. Nous ne pouvions pas sortir, aucune liberté, peur de tout le monde.
Nous sommes partis pour ne pas nous faire tuer, ceux qui sont restés se sont faits massacrer par le FLN, femmes hommes et enfants.
Nous avons embraqué dans des camions de l’armée pour aller à Bône. Là, nous avons embraqué dans un bateau à bestiaux.
Puis, de Marseille, direction Metz où nous avons été logés dans une caserne, sans eau, sans chauffage, on nous a donné des couvertures de l’armée. Nous y sommes restés de juin 1962 jusqu’en 1964. Nous avons beaucoup souffert.
En 1964, nous sommes allés à Epinal, toujours dans une caserne, mal logés, tous ensemble. Nous avons aussi souffert, l’eau et les sanitaires dehors.
Nous avions de la nourriture pour la journée. Pas de médecin le plus souvent.
J’ai fait une fausse couche puis 1 mois d’hôpital.
Mon mari est resté militaire puis il a travaillé dans le civil, il est mort en 1966.
Mon fils est mort à 50 ans d’une bronchite, je pense que c’est dû aux mauvais traitements. Ma fille est bien, elle a subi la misère, mais elle s’en est bien sortie.
C’est ma famille qui me manque le plus. Depuis mon départ, je n’ai plus vu personne. J’y suis retourné il y a 3 ans, mais il n’y a plus que de la famille éloignée.
En Algérie, ils ne nous aiment pas. J’ai pris l’habitude ici.
J’ai travaillé à l’usine, les rapports avec les métropolitains étaient moyens. Maintenant ça va.
Je n’oublierai jamais ce que l’on nous a fait subir dans ces casernes, nous étions traités comme des bêtes.
Je suis déçu de notre traitement. J’aurai voulu que l’on s’occupe de nous, de nos enfants.
Mon cœur est plein de mon pays.
J’en veux à la France.
Tout ces témoignages sont recueillis par R.G , vidéos HD de
- L’Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins
- 9- Vidéo de 11'48"
- 10- Vidéo de 2'53"
- 11- Vidéo de 10'41"
https://www.harkisdordogne.com/
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