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Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)

- Mis à jour le 27/04/2024 à 9 h 20' - 

Le samedi 20 avril 2024, une journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac (24), en Nouvelle Aquitaine. Cette initiative a été inspirée par Mme Bacta Boucheida , (1)déléguée départementale d’Ajir du 47, et l’Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins.

L’événement a été calqué sur la Semaine Bleue nationale .

 La Semaine Bleue, qui existe depuis 72 ans, est la semaine nationale des retraités et des personnes âgées. Elle se déroule chaque année la première semaine d’octobre. Son objectif est de valoriser la place des personnes âgées dans la vie sociale et de renforcer les liens intergénérationnels. Pendant cette semaine, de nombreux événements ont lieu partout en France pour célébrer les contributions des aînés à la vie économique, sociale et culturelle du pays. HD

*******

Nous nous sommes retrouvées à dix huit dans un restaurant de Bergerac pour rendre un hommage aux femmes et filles de Harkis. Celles qui ont subi cette guerre et/ ou cet accueil dans ces camps de la honte.

Après une prise de parole d’Hamid, notre président, des fleurs ont été remises aux personnes honorées, à savoir : Aïcha, YaminaZahïa, AichouchaKhadidja, Dabhia, Keira (excusée).

 (1) Avec la présence de Mme Teffaha Sebbahdéléguée départementale d’Ajir de la Gironde (33).

Nous avons eu aussi une pensée pour les malades ou empêchés.

Les délégués départementaux d'Ajir, Alain Ferki des Pyrénées-Atlantiques (64) et Tayeb Kacem du Maine-et-Loire (49), ont été excusés.

- Cliquez sur les photos -

Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)
Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)
Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)

Avant le repas pris en commun dans une ambiance festive mais parfois aussi plus nostalgique eu égard à l’évocation du passé douloureux de nos convives.

Le temps étant compté, deux témoignages de femmes de Harkis ont été recueillis ainsi que celui d’un appelé du contingent ayant participé à l’implantation de baraquements au camp de Rivesaltes.

Témoignage 1 :

« Je suis madame Aïcha. M née en 1945 à Sidi Kamber à 60 km de Philippeville dans l’est de l’Algérie.

Je suis fille et femme de Harkis. Je suis issue d’une famille de 12 enfants dont 6 sont décédés. Mon père était mineur dans une mine de plomb. C’était un ancien combattant de la 2ème guerre mondiale. Il a rejoint l’armée Française en devenant harki dès le début, en fait, ce qui a déclenché ça, c’est lorsqu’il a trouvé un matin son petit frère devant sa porte, égorgé par des membres du F.L.N.

J’ai aussi un frère qui était Harki, en France, il est devenu gendarme.

En Algérie, nous avons vécu dans un camp de l’armée, nous n’étions pas au courant de grand-chose, il y avait des morts... En décembre 1962, nous avons réussi à quitter l’Algérie et nous nous sommes retrouvés parqués au camp de Saint Maurice l’Ardoise. Environ 2 mois après, nous nous sommes retrouvés à Bias car mon père était grand blessé. Cette vie à Bias était dure, nous ne pouvions pas sortir, les logements étaient insalubres, nous étions maltraités, malheureux, tristes.

Au camp, j’ai connu mon mari et j’avais 21 ans lorsque nous nous sommes mariés. 2 de mes 5 enfants sont nés au camp que nous avons quitté en 1970 pour Bergerac où mon mari a travaillé dans une usine et moi j’étais saisonnière, je ramassais les fraises. Nous étions locataire et en 1975, nous avons construit notre maison où je suis depuis. Je suis fière de mes enfants qui ont tous réussi, 2 de mes filles sont infirmières, 1 est tutrice de personnes âgées à l’hôpital Pellegrin de Bordeaux 1 autre travaille dans l’informatique. Mon garçon est motard de la Gendarmerie Nationale à Annecy.

Mon mari est handicapé et je m’en occupe du mieux que je peux.

Nous avons commencé à parler entre nous d’Algérie en 1975.

Je suis allé en Algérie, c’était comme si j’étais une touriste.

Pour moi, ma vie de famille est une réussite, j’ai élevé mes 5 enfants et aussi 3 de mes frères car ma maman est décédée à 43 ans en 1967. Mon père lui est mort en 2003 à 88 ans.

Voilà ce que j’ai à dire de ma vie, malgré tout ça, c’est bien... »

Témoignage 2 :

« Je me nomme madame Khadidja. S, je suis née en 1940 à Champlain à côté de Médéa, je suis femme de Harki, j’ai aussi un frère qui l’était.

Je me suis mariée en 1957, lui était déjà Harki, il avait 50 ans. Il a fait la guerre 39/ 45 avec la France puis il était en occupation en Allemagne, en tout, il a fait 11 ans d’armée avant de devenir Harki en 1956. En Algérie, nous étions dans un camp pendant la guerre, la vie était dure, nous étions enfermés.

Après le cessez le feu nous sommes partis en bateau, le voyage a duré, c’était pénible. Arrivés en France, nous nous sommes promenés… Nous avons été au camp du Larzac, ensuite nous avons été envoyés à Rivesaltes puis à Bias. De 1964 à 1970, nous voilà repartis à Lalonde les Maures dans un hameau de forestage jusqu’en 1970 lorsque mon mari a été à la retraite. « Ils » nous ont renvoyé à nouveau à Bias jusqu’à la fermeture des camps au moment des émeutes que nous avons vécu. Cette vie dans ces camps : c’était comme si nous étions dans des cages, nous n’étions pas libres.

Je suis allé en Algérie mais on ne parle pas du tout de ce qui s’est passé. Là-bas, il y a un manque de liberté, à chaque fois que l’on y va, on nous fait des reproches. Pourquoi, on a un passeport Français et pas binational ? Moi, je suis Française.

Ma vie ça a été mon mari mort en 1977 et mes 9 enfants.

Pour moi, l’Algérie, ce n’est plus mon pays ».

- Cliquez sur les photos -

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Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)Le 20 Avril 2024, une Journée d’hommage aux femmes (mamies) de la communauté Harkis a été organisée à Bergerac,(24)

Témoignage 3 :

« Je suis Jean.G né en 1943 à Saint Georges de Monclart en Dordogne. J’ai été appelé pour faire mon service militaire en 1962 au 5ème régiment de Dragon de Périgueux.

Après mes classes nous avons été envoyés à Rivesaltes pour construire des baraquements pour y loger des familles. Sur place, j’ai vu qu’il y avait des familles. Pour moi, c’était des Arabes, je n’en savais pas plus… 

Je dois dire que ce n’est qu’après mon service militaire que j’ai su que les hommes de ces familles étaient d’anciens combattants Français ; des Harkis. C’est là que j’ai compris qu’ils n’avaient pas été aidés, pas du tout. Il fallait qu’ils le soient comme il faut. Dès qu’ils arrivaient ils étaient maltraités, c’était l'horreur.  

  Plus tard, j’ai connu Hamid, le président des Harkis et j’ai adhéré à l’association. Je suis d’ailleurs allé en voyage à Rivesaltes en 2020. J’ai revu ce camp délabré avec ses toilettes à l’extérieur des baraques, cela m’a fait mal au cœur ». Témoignages recueillis par R.G

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L
Je suis Madame laib Nora fille harkis je voudrais faire un hommage a ma maman qui est décédé le 12octobre 2023 une maman courage qui a élevé 12 enfants.laib messaouda une maman formidable qui nous manque énormément
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