15 Décembre 2015
Extrait
« Sale harki (...), bâtard de contrôleur ! » je l’ai insulté de sale harki sans le menacer. Je ne pensais pas qu’il allait appeler la police. » Me Lila Lambert, en défense, le terme « harki » n’est pas une insulte mais la qualification d’une période de l’histoire.
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Le 18 novembre, dans l’après-midi, un jeune homme de 19 ans avait proclamé qu’il était porteur d’une bombe en gare de Douai et insulté un agent de la SNCF.
Le tribunal l’a condamné à une peine de travail d’intérêt général.
Divulgation d’information fausse afin de faire croire à une destruction dangereuse et outrage à un agent du réseau de transport public.
Voilà les infractions pour lesquelles V. D., un jeune homme de 19 ans domicilié à Loos (59), doit s’expliquer devant le tribunal correctionnel.
Le 18 novembre vers 15 heures, le prévenu se trouve sur le quai de la gare de Douai en compagnie de deux comparses.
Il invective un contrôleur de la SNCF : « Sale harki (...), bâtard de contrôleur ! ». Puis le trio prend place à bord du TER en direction de Lille. C’est là que V. D. annonce haut et clair qu’il est porteur d’une bombe. Moins d’une semaine après les attentats de Paris, on imagine la stupeur des voyageurs. Les passagers, inquiets, quittent la rame.
Les compagnons de V. D. lui demandent de ne pas dire n’importe quoi. Les policiers l’interpellent, ils constatent qu’il ne détient aucune bombe puis établissent que son taux d’alcoolémie s’élève à un gramme par litre de sang.
À la barre, V. D. livre une version beaucoup moins explosive et plus nuancée : « Pour la bombe, c’est vrai. Mais la version du contrôleur n’est pas celle que j’ai en tête.
Je n’avais pas de titre de transport, je l’ai insulté de sale harki sans le menacer. Je ne pensais pas qu’il allait appeler la police. »
« Alors, c’est de la faute du contrôleur qui vous a pris au sérieux ? », questionne la présidente Agnès Talon. « C’est parce qu’il regardait dans ma direction, c’est venu tout seul », répond-il, tout penaud.
La vice-procureure Carole Pautrel dénonce une ineptie de comportement qui a déclenché la mobilisation des forces de l’ordre. « Vous devez dépasser le stade primaire ! », tonne-t-elle, avant de requérir 70 heures de travail d’intérêt général.
Pour Me Lila Lambert, en défense, le terme « harki » n’est pas une insulte mais la qualification d’une période de l’histoire, ajoutant que son client, certes déjà condamné à trois reprises (« mais pour des faits mineurs »), manque effectivement de maturité.
En conséquence, elle plaide la relaxe partielle.
Le tribunal condamne finalement V. D. à 70 heures de travail d’intérêt général et à verser 100 € de dommages et intérêts au contrôleur.
Article Source : le 14/12/2015 Pierre Vilcoq (CLP)
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