26 Septembre 2016
C'est la première fois que la cérémonie d'hommage des Harkis a lieu dans la forêt de Lanmary. © Radio France - Morgane Schertzinger - France Bleu Périgord
La cérémonie d'hommage aux Harkis avait lieu ce dimanche matin dans la forêt de Lanmary, à Antonne-et-Trigonant, en Dordogne. C'est ici qu'une quinzaine de familles algériennes ont été installées en 1962, à la fin de la guerre.
Pour la première fois un 25 septembre, la cérémonie d'hommage aux Harkis était organisée en Dordogne sur la commune d'Antonne-et-Trigonant, dans la forêt de Lanmary, au lieu-dit Chauveyrou. C'est là qu'il y a 54 ans ouvrait l'un des 75 camps de forestage en France. Un camp destiné à accueillir, dans de rudes conditions, les Harkis.
La stèle hommage a été installée dans la forêt de Lanmary, un peu plus loin de là où était à l'époque le camps de forestage. © Radio France - Morgane Schertzinger - France Bleu Périgord
Une stèle a été dévoilée en souvenir et en mémoire des Harkis, ces soldats algériens qui ont combattu au côté de l'armée française pendant la guerre d'Algérie. Considérés comme des traîtres en Algérie, ils sont arrivés en 1962 en France, où ils n'étaient guère mieux perçus.
La date la plus importante pour nous, communauté de Harkis, c'est le 12 mai 1962 et non pas le 25 septembre
— Hamid Khemache, président de l'association des Harkis de Dordogne
Mais cette date fait défaut à la communauté de Harkis. Eux aimeraient que soit reconnue la date du 12 mai, "suite au télégramme de Messmer qui interdisait aux autorités militaires de rapatrier les Harkis sur la métropole", souligne Hamid Khemache.
Ecoutez-le au micro France Bleu Périgord :
"On était parqué dans la misère"
Cet hommage a notamment été l'occasion de rappeler ce qu'ont vécu les Harkis à leur arrivée en France. "On était parqué dans des camps, dans la misère...", se souvient Hamid Khemache. "C'était un univers carcéral, avec une promiscuité totale, il était interdit de sortir sans permission."
"Quand on est arrivés d'Algérie, on était dans le camp de Rivesalt du côté de Marseille, et brutalement on nous a transportés dans ce camps qui a ouvert en 1962 en Dordogne, c'était traumatisant", se souvient Hamid Chahat-Baïs. "La vie était rude." L'homme aujourd'hui âgé de 60 ans en avait à peine six quand il est arrivé en métropole avec ses parents.
Dans le camp de Lanmary, il y avait une école pour les enfants. Environ 35, tous scolarisés dans la même classe avec un professeur. Jean-Claude Carrère l'a été entre 1964 et 1965. Il se souvient "de gens qui en voulaient, il fallait qu'ils s'intègrent, alors que ce n'était pas forcément facile." Il était important pour lui d'être présent lors de cette cérémonie comme environ 80 autres personnes, concernés de près ou de loin par l'histoire de la guerre d'Algérie.
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Morgane Schertzinger
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