31 Octobre 2016
Boaza Gasmi devant les tombes sans nom ni plaque d'anciens harkis. Photo DDM, L M
C'est sous l'ancienne municipalité, en 2008, qu'a débuté le recensement des tombes à l'état d'abandon dans l'ensemble du cimetière du bourg. Un panonceau signalant cette situation a été placé devant chacune d'elles.
Ce qui a été bien sûr le cas dans le carré musulman où une dizaine de sépultures à même la terre abritent les restes d'anciens harkis décédés dans les années 1965-1970. Mais elles ne portent aucune plaque ni aucun nom.
Et pour cause : les plans du cimetière et les registres n'ont été d'aucun secours dans les recherches entreprises.
«C'est là où le bât blesse, confie Boaza Gasmi, bien connu dans le monde des harkis, qui déplore cette carence administrative et qui craint que la mairie ne récupère lesdites tombes. Ces soldats algériens hébergés dans l'ex-CARA à partir de 1962 étaient célibataires ou sans famille, ce qui explique qu'ils ont été enterrés «comme des clochards».
Ils ont combattu pour la France et méritent qu'on respecte leur mémoire. Les enlever de là serait les humilier une seconde fois. Surtout qu'on ne touche pas à leurs tombes !». Pour le premier magistrat Michel Mingo, qui dispose du droit de police des cimetières, il y a là un problème récurrent qui n'a pas lieu d'être.
«Les panonceaux ont été placés partout voilà plusieurs années.
Mais depuis est intervenu un élément nouveau qui modifie la donne : l'agrandissement du cimetière. Voilà pourquoi nous poursuivons l'état des lieux général afin qu'un maximum de personnes nous contactent pour nous faire savoir que telle ou telle concession n'est pas en état d'abandon.
Et loin de nous l'intention de toucher aux tombes de ces valeureux harkis. D'ailleurs nous serions heureux si l'on nous aidait à retrouver leurs noms.»
L'appel est lancé.
29/10/2016
Lucien Mercier
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