19 Avril 2017
Emmanuel Macron a rencontré ce jeudi des représentations des associations harkis. Twitter
Deux mois après la controverse déclenchée par ses propos en Algérie sur la colonisation "crime contre l'humanité", le candidat d'En Marche Emmanuel Macron a rencontré des membres d'associations de Harkis.
Emmanuel Macron a rencontré jeudi matin des associations harkies à son QG de campagne, deux mois après la controverse déclenchée par ses propos en Algérie sur la colonisation "crime contre l'humanité", a-t-il annoncé, leur assurant qu'ils avaient droit que leur histoire soit "reconnue".
Le candidat d'En Marche! a diffusé sur Twitter une photo de la rencontre, organisée dans son bureau et pour laquelle la presse n'avait pas été prévenue. "Préparer l'avenir en réconciliant les mémoires. Rencontre ce matin avec les associations de Harkis de France", a-t-il écrit sur son compte officiel.
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Avec des associations pieds-noirs, plusieurs associations harkies avaient manifesté leur mécontentement après les propos tenus par M. Macron lors d'une visite en Algérie début février. Dans une interview à une chaîne de télévision algérienne lors de son voyage en Algérie mi-février, le candidat et ancien ministre avait qualifié la colonisation de "crime", de "crime contre l'humanité" et de "vraie barbarie", déclenchant de vives critiques, à droite, au Front national et dans la communauté des "rapatriés".
"Il y a toujours, à propos de cette période de l’histoire de notre pays, une guerre des mémoires. Il est important d’affronter notre passé pour que les Français puissent construire leur avenir commun", a déclaré M. Macron, cité par son entourage. "De ce point de vue, les harkis ont droit à ce que leur histoire soit reconnue, à ce que la façon dont la France s’est comportée soit dite, à ce que leur mémoire soit honorée", leur a-t-il dit lors d'un entretien de plus d'une heure.
Le président François Hollande avait reconnu "les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis"
Concernant la revendication d'indemnisation des préjudices subis, "des engagements clairs ont été pris", selon l'équipe Macron. Musulmans algériens recrutés comme auxiliaires de l'armée française durant la guerre d'Algérie (1954-1962), les harkis étaient chargés de lutter contre les combattants indépendantistes du Front de libération nationale (FLN). Quelque 200.000 d'entre eux ont été recrutés par l'armée française, pendant toute la durée du conflit.
Après les accords d'Evian le 18 mars 1962, 55.000 à 75.000 harkis, ont, selon les historiens, été abandonnés en Algérie et victimes de sanglantes représailles de la part des nationalistes. Quelque 60.000 ont été admis en France. La communauté avait dû attendre 2012 pour que le président Nicolas Sarkozy reconnaisse la "responsabilité" de la France dans "l'abandon" des harkis, quelques jours avant sa défaite à l'élection présidentielle. En septembre 2016, le président François Hollande avait formellement reconnu "les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des harkis".
Le Comité national de liaison des harkis, qui rassemble 150 présidents d'associations, avait annoncé en mars qu'Emmanuel Macron, Marine Le Pen et François Fillon étaient prêts à rencontrer les harkis qui souhaitent discuter de la reconnaissance du "massacre des harkis" à l'issue de la guerre d'Algérie, et des réparations financières.
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