30 Juin 2017
Commentant la débâcle annoncée pour son parti "Les Républicains", M. Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République, s'est cru autorisé à déclarer à ses proches que
"dans le raz-de- marée pour Macron, il y a quelque chose de bon : une telle majorité, à ce point, nous protège dans la mesure où ils n'auront plus besoin de Harkis pour se joindre à eux".
Ce faisant, il sous-entend que tous ses amis du parti LR, tentés par l'aventure macronienne, seraient des traîtres ou des collabos, prêts à se ranger au côté du plus fort.
L'arrivée sur la scène politique du parti "En Marche" a déjà permis de dévoiler le vrai visage de certains caciques du Parti Socialiste ; elle nous donne, aujourd'hui, l'occasion de vérifier ce que pense réellement M. Sarkozy des Harkis.
Ainsi, pour cet ancien Président de la République, les Harkis ne seraient que des hommes sans foi, ni loi, prêts à se vendre au plus offrant.
Curieux raisonnement pour cet ancien candidat à l'élection présidentielle de 2012 qui, à ce moment-là, reconnaissait la responsabilité de la France dans l'abandon des Harkis pour affirmer ensuite, en 2016, après la reconnaissance officielle de M. François Hollande, que "les Harkis ont été trahis par la France".
Faut-il croire que M. Sarkozy est très sensible aux variations climatiques et à la force du vent ?
La trahison semble, en tous cas, une idée fixe chez ce dernier, lui qui a trahi son mentor, Jacques Chirac, au moment de l'élection présidentielle de 1995, pour rejoindre Edouard Balladur...
Non, M. Sarkozy, les Harkis n'ont jamais été des mercenaires mais simplement des hommes qui ont été recrutés massivement par la France et instrumentalisés avec le double objectif d'épargner les vies européennes et de manipuler les populations les unes contre les autres.
Et c'est bien un certain Général De Gaulle, qui inspire tant votre parti, qui a, ensuite, abandonné ces dizaines de milliers soldats qui avaient combattu pour la France et qui ont été massacrés dans les pires conditions !
Quelle mouche a donc piqué l'ancien Président qui sème, aujourd'hui, la discorde comme l'avait fait avant lui, un autre Président, M. Bouteflika qui avait alors comparé les Harkis aux "collabos"?
Nous pouvons comprendre, qu'en Algérie le mot Harki ait pris cette connotation de "traître". L'écriture de l'histoire nationale algérienne qui s'apparente beaucoup plus à de la propagande d'Etat, n'a de cesse de stigmatiser les Harkis en les faisant passer pour des traîtres à la Nation, Nation qui, rappelons-le, n'avait jamais existé jusqu'au 19 mars 1962 !
Le glissement sémantique qui s'est opéré en Algérie, où les termes de Harkis et de "traîtres" sont indifférenciés, est incompréhensible, ici, en France, où les historiens ont une approche beaucoup plus scientifique dans leurs démarches.
M. Sarkozy, ancien Président de la République, a le devoir d'éviter ce genre d'amalgames qui crée la confusion dans l'esprit des citoyens. Il lui incombe, également, de ne pas remettre en cause tout le travail de mémoire, mené depuis quelques années par l'Office National des Anciens Combattants, pour la réhabilitation des Harkis.
FAIRE CESSER CES DÉRIVES PAR TOUS LES MOYENS !
Tous les militants de la cause Harki se doivent de réagir face à ces attaques ignobles et insultantes pour la mémoire de nos parents.
Nous devons tous constater que certaines idées reçues ont la vie dure et que l'image du "Harki collabo" est toujours bien présente dans l'opinion publique mais, plus grave encore, dans l'esprit de notre élite politique.
Les amalgames qui sont faits entre les évènements de la guerre d'Algérie et ceux qui ont eu cours durant la seconde guerre sont irresponsables et totalement farfelus d'un point de vue historique.
Nous ne devons plus tolérer ces propos discriminants et insultants et recourir, s'il le faut, à la Justice pour faire cesser ces dérives.
L'article 5 de la loi du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés est censé protéger les Harkis de "toute injure ou diffamation en raison de leur qualité vraie ou supposée de harki, d'ancien membre des formations supplétives ou assimilés".
La tristement célèbre "affaire Frêche" a démontré l'inutilité de cette loi qui n'est qu'un texte démagogique, ne prévoyant aucune sanction en cas de manquement à la règle édictée.
L'ancien président de la région Languedoc-Roussillon, aujourd'hui décédé, avait été relaxé par la Cour d'Appel de Montpellier qui a considéré, à juste titre, que la loi du 23 février 2005 et son article 5 n'étant pas assortis de sanction, M. Frêche ne pouvait être condamné pour injure à caractère racial.
Dans l'affaire qui nous concerne aujourd'hui, il conviendra donc, pour toutes celles et tous ceux qui souhaitent saisir la Justice, d'éviter la même erreur qui avait été commise lors du choix de la qualification des faits à retenir.
L'article 5 de la loi du 23 février 2005 étant inopérant, la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse qui sanctionne la diffamation et l'injure publique semble la plus appropriée.
Dans le cas présent, il s'agit vraisemblablement de diffamation (Toute allégation ou imputation d’un fait qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation).
Le Collectif National Justice pour les Harkis soutient la démarche proposée par de nombreux militants qui souhaitent qu'une plainte soit déposée dans tous les départements, le même jour, par les associations locales.
Agissons tous ensemble pour la dignité et le respect
de la mémoire de nos pères !
Vous pouvez faire part de votre mécontentement auprès des responsables du parti
"Les Républicains" en téléphonant au 01 40 76 60 00
ou en envoyant un e-mail à l'adresse suivante
federation@les-republicains.paris
Source
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