24 Septembre 2017
Edito du 19 Septembre 2017
MACRON ET LE DOSSIER HARKI :
un premier rendez-vous pas très rassurant pour la suite...
Le 11 septembre 2017, s'est tenue au Ministère de la Défense, la première réunion du G12 "Harkis et Anciens supplétifs" de l'ère Macron.
Lancée sous le quinquennat Hollande, cette instance de "concertation et de dialogue" regroupant des "associations habilitées par le Ministère de la Défense", est chargée d'étudier les solutions aux problèmes récurrents rencontrés par les Harkis et leurs familles.
Le "Plan Harki" lancé le 25 septembre 2014 sous l'autorité de M. Manuel Valls comportait deux grands thèmes, la reconnaissance et la réparation, et était présenté comme "le fruit du dialogue constructif et régulier" issu de ce G12.
Rappelons aussi que des comités régionaux de concertation furent aussi créés par le précédent gouvernement avec pour objectif d'informer les représentants de la communauté Harki des différentes mesures décidées par le gouvernement Valls et d'en faire le suivi.
Le Collectif National Justice pour les Harkis et leurs Familles a souhaité poursuivre sa participation au dialogue voulu par les Pouvoirs publics et a donc été invité à cette première rencontre avec le nouveau pouvoir en place.
Nous devons avouer que la surprise fut de taille car nous pensions que la méthode voulue par ses prédécesseurs qui n'a pas démontré son efficacité, loin s'en faut, aurait été revue par le Président Macron.
Il faut avoir en mémoire les engagements pris par le nouveau hôte de l'Elysée qui a affirmé dans son contrat de devoirs avec les Harkis : "que l'égalité sera une des clefs de voûte de notre projet pour construire une société solidaire et fraternelle, seule garante d'un vrai vivre ensemble, un vivre ensemble qui se doit de regarder la vérité historique avec courage et lucidité".
Cette déclaration prônant l'égalité et donc des DROITS IDENTIQUES POUR TOUS LES CITOYENS FRANCAIS laissait entrevoir une prise en compte sérieuse de toutes les injustices subies par les Harkis et leurs familles et leur mise au ban de la Nation.
Force est de constater que la politique de reconnaissance et de réparation envers les Harkis du Président Macron semble prendre la même voie que celle du Président Hollande.
Pour preuve, ce qui s'est passé ce 11 septembre 2017 qui ne nous apporte rien de nouveau : le plan Hollande / Valls qui n'a rien changé en terme de réparation de l'ensemble des préjudices subis, est repris par le nouveau gouvernement Macron !
MME Darrieussecq, Secrétaire d'Etat auprès de la ministre des armées, a remis à chaque participant une belle plaquette intitulé "Bilan d'étape du Plan Harki" où l'on rappelle les actions engagées depuis 2014.
Sont énumérées les actions très symboliques du volet "Reconnaissance" : exposition "Parcours de Harkis", recueil de témoignages d'anciens Harkis, pose de plaques ou de stèles dans les anciens hameaux de forestage et identification de lieux d'inhumation dans certains camps.
Le volet "Réparation" se décline en cinq actions : information sur le droit au logement, emplois réservés, revalorisation de l'allocation de reconnaissance et aide au rachat de trimestres de cotisations retraite pour les enfants de Harkis.
Il faut croire que le mot "Réparation" n'a pas la même signification pour tout le monde.
Pour les Harkis et leurs familles, il s'agit bien de la Réparation intégrale des préjudices subis, tant à l'égard des atteintes aux personnes mais aussi des atteintes aux biens dont il faut parler !
Le Président Macron s'est engagé durant la campagne présidentielle à commander une "étude sur les indemnisations accordées aux Harkis depuis 1962." Cette étude doit être réalisée "en dialogue avec les associations et fera apparaître les comparaisons avec les autres victimes reconnues par l'Etat (victimes combattantes, victimes du terrorisme, victimes de la Shoah)."
Cet engagement doit être suivi d'effet et doit être fait de manière totalement objective, c'est-à-dire en comparant les indemnisations accordées aux "rapatriés d'origine européenne" et ceux que les Pouvoirs publics ont qualifié, entre autres, de "rapatriés d'origine Nord-africaine".
Et il n'est pas question de "régler les derniers contentieux" ce qui sous-entend que seuls quelques dossiers subsistent alors que c'est la totalité des Harkis et de leurs ayants-droits qui ont subi un préjudice moral et matériel qui n'a jamais été indemnisé.
La concertation et le dialogue voulus par les Pouvoirs publics doivent être directs et francs.
C'était aussi le souhait du candidat Macron qui parlait dans son contrat de devoirs "d'écoute maximum" avec les associations.
Le Collectif National Justice pour les Harkis et leurs Familles rappellera les engagements pris par le candidat Macron et exigera que les responsabilités reconnues officiellement par M. François Hollande, alors Président de la République, le 25 septembre 2016 "dans l'abandon des Harkis, des massacres de ceux restés en Algérie et des conditions inhumaines des familles transférées dans les camps en France", se concrétisent, enfin, par la réparation intégrale de tous les préjudices subis pas les Harkis et leurs familles.
En matière de reconnaissance, nous demanderons la création d'une Fondation pour la Mémoire des Harkis et de leurs familles, la poursuite et la généralisation de certaines actions pédagogiques permettant une meilleure connaissance des Harkis, la production de documentaires et autres supports d'information à destination du Grand Public et la mise en place d'un groupe d'historiens français et algériens chargés d'œuvrer à la réconciliation des mémoires.
Paris, le 17 septembre 2017
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