23 Juillet 2018
Mohamed Badi, Lamri Djeblabla et Boaza Gasmi ont participé à la commission mais récuse le rapport du préfet Ceaux./ Photo DDM, F.P.
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Le 17 juillet, le préfet Dominique Ceaux a remis son rapport final à Geneviève Darrieussecq concernant la résolution du problème des Harkis. Un rapport qui ne satisfait nullement Boaza Gasmi et ses collègues ayant participé à la commission.
À l'entrée de la salle polyvalente de Sainte-Livrade samedi après-midi, Mohamed Badi, Lamri Djeblabla et Boaza Gasmi reçoivent les Harkis et leurs familles pour une réunion d'information sur le rapport que le préfet Dominique Ceaux a remis à Geneviève Darrieussecq , secrétaire d'État auprès de la ministre des Armée, en charge de ce dossier. «Un dossier qui traîne depuis de trop nombreuses années» explique Boaza Gasmi, président du Comité National de Liaison des Harkis (CNLH).
«Il n'y a eu aucune concertation»
Le rapport, le CNLH l'a lu en même temps que Geneviève Darrieussecq «et c'est une catastrophe. Nous demandions une véritable réparation. Et cette proposition de 40 millions d'euros répartis sur une période de 4 ans est ridicule» rajoute Boaza Gasmi. «Le gouvernement nous avait demandé de faire notre bilan. Nous avions fait 3 propositions et aucune n'a été retenue. il n'y a eu aucune concertation».
Et Mohamed Badi de préciser : «ce rapport est inacceptable et le groupe de travail ne se reconnaît pas dedans. Il n'y a eu aucun débat, aucune concertation. On est mis devant le fait accompli. Aucun crédit supplémentaire n'est affecté afin de satisfaire à nos demandes de réparation. Cela reste du social. Nous demandions simplement de reconnaître l'abandon des harkis en territoire ennemi à travers une loi qui est exécutoire. Mais le rapport ne propose qu'une simple résolution qui, elle, ne l'est pas. Les mesures présentées sont à des années-lumière de la réparation attendue par l'ensemble des Harkis et de leurs familles».
Réunion nationale et actions à venir
«Lors de cette réunion, nous avons fait le bilan de cette commission à l'ensemble des Harkis et leurs familles présents localement. Et bien évidemment, personne n'est satisfait» continue Boaza Gasmi.
«Nous allons demander à être rapidement reçu par Mme Darrieussecq afin de reprendre cette fois de véritables négociations sur la base du projet que le gouvernement nous avait demandé de lui remettre et dans un avenir proche, une réunion nationale regroupant l'ensemble des associations sera organisée».
En attendant, chacun y est allé de sa proposition afin de mettre la pression sur le gouvernement : «que les membres de toutes les associations aillent voir leur député, par exemple. Et certains anciens ont même proposé de se lancer dans une grève de la faim. Mais à plus de 80 ans, cela risque vraiment d'être trop dangereux pour eux. nous ne pouvons pas prendre ce risque».
Pour l'heure, chacun semble camper sur ses positions. Alors, reprise rapide des négociations ou clôture du dossier, la question reste ouverte.
Frédéric Pascaud
23/07/2018
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