29 Mars 2019
Quatre témoins du conflit ont raconté leur vécu aux élèves d’un établissement de Rambouillet dans le cadre du programme « Guerre d’Algérie. Histoire commune, mémoires partagées ? ».
Les étudiants du lycée Louis-Bascan à Rambouillet (Yvelines) découvrent l'exposition sur la guerre d’Algérie, le 19 février. Sara Farid pour le monde.
Cela fait deux ans que, discrètement, ils sillonnent la France, pour aller de lycée en lycée, chez qui veut bien les écouter. Ce jour-là, ils sont quatre « témoins » de la guerre d’Algérie (1954-1962) à prendre la parole, à tour de rôle. Quatre voix qui racontent quatre histoires, puisées dans tous les camps, pour croiser les regards.
Héliette Paris est une pied-noir, une Française rapatriée. A son côté, Rahim Rezigat a vécu le même conflit, mais avec un autre point de vue. C’est un ancien militant du Front National de Libération (FLN), un partisan de l’indépendance. Jean-Pierre Louvel, lui, a combattu en tant qu’appelé du contingent, parmi les jeunes enrôlés dans l’armée française pour prêter main-forte de l’autre côté de la Méditerranée. Messaoud Guerfi, enfin, est un ancien harki, un enfant de l’Algérie qui a pris les armes avec les Français. Parfois, ils sont cinq. Jacqueline Messaouda Gozland, juive d’Algérie, se joint à eux. Une exposition créée par des historiens accompagne les témoignages.
C’est il y a exactement trois ans, le 19 mars 2016, qu’a été présentée cette initiative originale, dans un discours de François Hollande, à l’occasion de la commémoration du cessez-le-feu en Algérie. Ce programme, intitulé « Guerre d’Algérie. Histoire commune, mémoires partagées ? », a ensuite été mis en place discrètement, à partir de 2017. Et il monte depuis en puissance, en s’appuyant sur des volontaires, qui veulent partager leurs expériences sur ces heures noires de l’histoire, qui continuent d’alimenter les passions sombres et les ressentiments dans les générations suivantes.
Ces mémoires d’antan répondent à des interrogations contemporaines. « La multiplication des attentats depuis 2012 a obligé les institutions à s’interroger sur la fragilité du tissu social et sur les questions identitaires, explique Paul-Max Morin, chargé de mission à l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONACVG). Le projet est notamment pensé pour soigner les frustrations identitaires, redonner à chacun une place dans la société française d’aujourd’hui. »
19/03/2019
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