29 Mai 2023
Un document glissé dans le rapport de la commission de reconnaissance des harkis a suscité un tollé chez certains membres de la communauté. Son président, Jean-Marie Bockel, a réagi.
Le président de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis, Jean-Marie Bockel, a fait un pas vers les personnes heurtées par ce sujet. Frank Muller/Nice-Matin
Ce jeudi, Var-matin a relayé l’appel du Toulonnais Ahmed Djouari, fils de harkis, blessé par les propos relatés par l’historienne Karima Dirèche, dans l’annexe 4 du rapport annuel de la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis (CNIH). Dans cet " état des lieux ", le Varois – qui a grandi dans le hameau de forestage de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes) – s’indignait notamment contre la phrase en préambule : " La trahison et la collaboration avec l’armée française qui leur sont reprochées ne permettent aucune analyse explicitant les motivations et les choix des harkis durant la guerre d’indépendance. "
Quelques heures après l’apparition d’une pétition, signée par plus de 3.000 personnes, le président de la CNIH, Jean-Marie Bockel a tenu à réagir : " La majorité des harkis et leurs représentants ont considéré que ce n’était pas un sujet. Pour les autres, nous en tenons compte. "
" Il faut savoir entendre "
Malgré tout, la CNIH a décidé d’aller dans les sens de cette minorité harkie. Le document a été modifié dans les premières lignes " avec une introduction plus explicative, alors que la version initiale considérait que tout ça était acté, pointe Jean-Marie Bockel. Parmi les attentes de cette commission, il y a aussi leur propre rapport avec l’Algérie, la difficulté de s’y rendre et le discours qui continue d’être véhiculé qui ne contribue pas à la réconciliation des mémoires. Il faut aussi savoir entendre ce que certains ont pu dire. "
Les premières lignes de " l’état des lieux " ont en effet été reprises quasiment dans leur totalité dès ce samedi en précisant: " La synthèse du récit historique des autorités publiques algériennes concernant les harkis ne reflète en rien la position et l’opinion personnelles de son auteure. "
Quant à l’éviction demandée de l’historienne Karima Dirèche, directrice de recherches au CNRS et spécialisée sur l’histoire contemporaine maghrébine, l’ancien sénateur ne l’a pas retenue. " Il n’est pas question de retirer l’annexe, ni de démission, mais de rajouter pour contextualiser, a confirmé l’ancien ministre qui l’a maintenue dans le collectif des historiens. Elle est de bonne foi et de bonne volonté. " Le changement ayant été fait à la demande de l’historienne.
27/05/2023
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