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Cimetière de harkis du camp de Rivesaltes : une tombe retrouvée à cinq kilomètres

Une cinquantaine de sépultures de harkis ont été déplacées du camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) sans que les familles en aient été informées. Les dépouilles sont introuvables, mais l'une d'entre elles est bien présente... dans le cimetière municipal de la commune.

Tombe d'Abdelkader Attout, harki mort au camp de Rivesaltes en 1963 © Radio France - Henry de Laguérie

La dépouille d'un jeune harki décédé en 1963 et enterré dans le cimetière du camp de Rivesaltes a été déplacée de cinq kilomètres, dans le cimetière municipal de la ville, sans que ses proches en aient été informés. Il s'agit de la seule dépouille du camp de Rivesaltes dont on a retrouvé la trace.

Fin novembre, des fouilles ont permis de localiser le cimetière du camp, mais aucun ossement n'a été retrouvé sur place. Les restes d'un cinquantaine d'enfants et de jeunes adultes morts au camp entre 1962 et 1964 ont été transférés sans que personne ne sache où.

Cimetière municipal de Rivesaltes © Radio France - Henry de Laguérie

Pourquoi le corps a t-il été déplacé ?

Engagé dans l'armée française pendant la guerre d'Algérie, Abdelkader Attout est arrivé avec sa famille en 1962 dans le camp de Rivesaltes. Mais un an plus tard, à l'âge de 23 ans, il meurt dans un accident de la route après sa journée de travail comme ouvrier agricole. À l'époque, le jeune homme est enterré dans le camp et ses parents font graver une plaque funéraire à sa mémoire.

Pendant des années, sa famille vient se recueillir sur sa tombe dans le camp. Mais en 2015, elle découvre que la sépulture et la plaque funéraire ont été déplacées dans le cimetière municipal de Rivesaltes à cinq kilomètres. " On ne sait pas ce qui s'est passé ", explique au micro de France Bleu Roussillon Mouloud Attout, le petit frère d'Abdelkader. " On a écrit à la mairie de Rivesaltes, on a écrit un peu partout mais on n'a jamais eu de réponse ".

La famille n'est même pas certaine que ce sont bien les restes d'Abdelkader qui se trouvent dans le cimetière municipal. " On avait demandé qu'ils ouvrent la tombe pour identifier les restes et s'assurer que c'est bien lui, mais on n'a pas eu de réponse non plus ".

Pour Mouloud Attout, installé dans le Gard, l'attitude de la mairie de Rivesaltes est incompréhensible. " Avant de le transférer, ils auraient pu nous téléphoner. Ils avaient toutes les informations pour nous contacter. Je suis certain qu'en deux ou trois jours de recherche, ils sont capables de savoir ce qu'il s'est passé. " Comme les autres familles de harkis, Mouloud Attout est en colère. " Ils ont déterré les corps d'une cinquantaine d'enfants et de jeunes adultes. Ils doivent bien savoir où ils se trouvent ! "

Contactée, la mairie de Rivesaltes n'a pas encore donné suite à nos sollicitations.

Plaque funéraire d'Abdelkader Attout © Radio France - Henry de Laguérie

11/12/2024

C-est-ici.gifhttps://www.harkisdordogne.com/ 

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J
Bonjour Chers Compatriotes,<br /> <br /> Je publie ce commentaire dans un souci de complement d'information concernant le Cimetière de Rivesaltes, dans le cas de la création ou de la fermeture d'un cimetière, (qui justifierait sous toutes réserves des exhumations ayant pu <br /> avoir lieu.)<br /> <br /> QUELQUES DISPOSITIONS relèvant du Code Général des Collectivités Territoriales : <br /> <br /> La translation du cimetière n’entraîne pas paradoxalement sa fermeture et son aliénation, puisqu’un délai de cinq années doit tout d’abord s’écouler. <br /> <br /> Au contraire, cette translation va autoriser pendant cette même période de cinq années la continuation des inhumations au profit des familles qui disposeraient d’emplacements disponibles en concessions funéraires (à l’exclusion, donc, des inhumations en terrain commun.<br /> <br /> Il ne semble pas que le maire ou le préfet puisse s’opposer à cette volonté des familles, à moins que les règles d’hygiène et de salubrité ne le permettent plus, ou bien que le sol soit affecté à une autre utilité publique. <br /> <br /> La signification de ce second point ne doit pas laisser croire qu’une expropriation du cimetière par une autre personne publique soit possible. <br /> <br /> En effet, le cimetière fait indubitablement partie du domaine public depuis l’arrêt Marecar de 1935 (CE, 28 juin 1935, Marecar, S. 1937, III, 43), et comme tel il est exclu du champ d’application de la procédure d’expropriation (CE, 3 décembre 1993, Ville de Paris c/ Parents, Rec., p. 340 ; CE, 21 novembre 1884, Conseil de fabrique de l’église Saint-Nicolas-des-Champs, Rec., p. 804 ; Cour de cassation, chambre civile, 20 décembre 1897, Chemin de fer d’Orléans c/ Ville de Paris, Dalloz, 1899, I, p. 257).<br /> <br /> Ce n’est qu’à l’issue du délai de cinq années que le cimetière sera réellement désaffecté, la commune pourra alors opérer le transfert d’office des sépultures concédées dont les familles avaient continué l’utilisation : "Passé le délai de cinq ans, les cimetières désaffectés peuvent être affermés par les communes auxquelles ils appartiennent, mais à condition qu’ils ne soient qu’ensemencés ou plantés, sans qu’il puisse être fait aucune fouille ou fondation pour des constructions de bâtiment jusqu’à ce qu’il en soit autrement ordonné." (art. L. 2223-7 du CGCT).
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R
Bonjour,<br /> <br /> Il existe 2 cas où un corps peut-être déplacé. <br /> <br /> 1/ A la demande de la famille, ce qui n'est pas le cas à l'évidence.<br /> <br /> 2/ En cas d’exhumation administrative<br /> L’exhumation administrative intervient à l’initiative de la commune dans deux cas :<br /> <br /> - en cas de translation du cimetière.<br /> <br /> - suite à la mise en œuvre d’une procédure de reprise de tombes arrivées à terme ou abandonnées.<br /> Dans ces deux cas, l’exhumation des corps des sépultures récupérées par la commune, est nécessaire.<br /> En principe, la présence d'un parent ou d'un mandataire de la famille n'est pas requise pour cette opération (l'article R.2213-40 relatif aux exhumations à la demande des familles, ne s'applique pas en l'espèce).<br /> De la même manière, un fonctionnaire de police n’a pas à être présent, cette opération ne donnant pas lieu à une surveillance.<br /> <br /> Dans tout les cas, il est fait appel à un service des pompes funèbres, vous pourriez donc vous adresser à celui qui officie à Rivesaltes puisque vous n'avez pas de réponse de la mairie.<br /> <br /> Sinon, envoyer un courrier avec accusé de reception à la mairie en exposant les faits.<br /> Sans réponse, écrire au Procureur de la République en joignant une copie de la lettre à destination de la Mairie.<br /> <br /> Cordialement.
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