27 Mai 2025
Des familles ont déposé plainte contre X pour « violation de sépulture » et « recel de cadavre », rapporte l’« Agence France-Presse », ce jeudi 22 mai. Les corps de leurs proches, morts durant leur passage au camp de harkis de Rivesaltes, auraient été déplacés dans les années 1980, sans qu’elles n’en aient été informées.
Des familles de harkis, décédés entre 1962 et 1965, ont porté plainte contre X notamment pour « recel de cadavre », a appris l’AFP jeudi 22 mai 2025 auprès de leur avocat, Antoine Ory. Découvertes fin 2024, les sépultures d’une soixantaine de corps, dont 52 enfants, se sont révélées vides. Alors que les ossements de leurs proches auraient été exhumés sans autorisation il y a 40 ans, cette plainte pour « violation de sépulture accompagnée d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre et de recel de cadavre » a été déposée au parquet de Perpignan, selon l’AFP, qui a pu consulter une copie.
Découvertes à l’automne 2024, les sépultures se sont révélées vides
Français musulmans majoritairement recrutés comme auxiliaires de l’armée française pendant la guerre d’indépendance algérienne (1954-1962), les harkis ont été abandonnés par la France à la fin du conflit. Des dizaines de milliers d’entre eux et leurs familles ont fui des massacres de représailles en Algérie, et ont été parqués en France, dans des conditions souvent indignes. Près de 22 000 harkis et membres de leurs familles sont passés par le camp Joffre, à Rivesaltes, après l’indépendance de l’Algérie, entre 1962 et 1965. Au moins 146, dont 101 enfants, sont décédés sur place ou à l’hôpital de Perpignan.
Les corps de 60 d’entre eux, dont 52 bébés, n’ont jamais été retrouvés. À l’automne 2024, des tombes ont été découvertes sur le périmètre du camp lors de fouilles réclamées par les familles, mais une fois ouvertes, les sépultures se sont révélées vides.
Puis les familles ont appris avec stupéfaction, le 21 février lors d’une visite de la ministre française déléguée à la Mémoire, Patricia Miralles, que les dépouilles avaient en fait été déplacées en septembre 1986.
Le délit de recel de cadavre « n’est pas prescrit »
Le maire de Rivesaltes, André Bascou, en poste depuis 1983 mais qui disait jusque-là ne plus se souvenir, avait alors indiqué avoir retrouvé dans les archives municipales la trace du transfert des ossements au cimetière communal Saint-Saturnin.
22/05/2025
https://www.harkisdordogne.com/
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