O toi fils de harki honnis dans ta campagne, Créancier d'une France qui t'envoie droit au bagne, Crucifié sur l'autel d'un cruel abandon, Déraciné tu pleures une horrible moisson.
Le semeur piétina tous ces épis dorés Et le djebel amour, d'une teinte rosée, T'offre à toi mon ami une rose des sables, Calice dont le sang coule, pourpre et inimitable.
Au fer rouge marqué tu viens me faire pleurer Tes morts dans la boue qu'on a émasculé. Ton papa de son siège te garde dans la paix Que seul le grand sommeil t'offrira à jamais.
Sur la terre des hommes tu as jusqu'à la lie Souffert de tes bourreaux qui sonnant l'hallali On péché gravement contre leurs frères de sang Dont le seul tort serait d'avoir été trop francs.
Lève les yeux Djeloul vers la sainte patrie. Ton papa t'y attend, toutes les avanies Endurées sont des glèbes trop souvent cultivées souffrance intolérable que la France a créés.
Djeloul ton âme est belle, je le sais, je le sens. Sur la terre des hommes tu siège à l'arrière banc; Mais tes souffrances offertes dans des suées sanguines Sauve bon nombre d'âmes qui trop souvent piétinent.