8 Septembre 2013
Christian Bourquin
Le président de la région Languedoc-Roussillon et sénateur des Pyrénées-Orientales s'indigne que la ministre, en visite vendredi à Perpignan pour le festival de photojournalisme Visa pour l'image, n'ait pas fait le détour de quelques kilomètres par le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales).
Ce camp avait accueilli des réfugiés espagnols après 1938, un centre régional de rassemblement des juifs entre 1939 et 1942, des suspects de collaboration au moment de l'épuration, des prisonniers allemands et, après l'indépendance algérienne en 1962, un camp de regroupement de harkis. Il est à cet égard unique au monde, estime l'élu.
M. Bourquin voudrait voir l'Etat participer au projet qui lui tient à coeur de construire un mémorial à Rivesaltes. Mais la ministre "ne prête pas la moindre attention au camp de Rivesaltes et se mure dans un lâche silence" depuis plus d'un an et demi, affirme-t-il, en évoquant le "geste symbolique hors du commun" accompli par les présidents français et allemand à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne).
Au cours de trois heures "ridicules" auxquelles il a refusé de s'associer "pour ne pas cautionner l'aveuglement" de la ministre, "Madame Filippetti
s'est seulement consacrée à démontrer qu'elle n’était pas à la hauteur des enjeux culturels du département des Pyrénées-Orientales", juge M. Bourquin.
Samedi soir, le ministère a réagi en soulignant que le déplacement de Mme Filippetti vendredi "avait pour seul objectif de saluer cette manifestation de dimension internationale sur le photoreportage et de venir à la rencontre des professionnels".
"Quant à la charge mémorielle du Camp de Rivesaltes, elle justifie au plus haut point l'intérêt que lui portent les collectivités territoriales et l'Etat, mais il n'est pas digne d'en faire un sujet de basse polémique", a ajouté le ministère dans un communiqué évoquant "un contexte local marqué par des tensions pré-électorales".
Ce qui reste du camp de Rivesaltes, des centaines d'hectares livrés aux broussailles et quelques baraquements ruinés, a été menacé de destruction. Le projet d'y ériger un mémorial, formé à la fin des années 1990, est resté des années dans les cartons. Les travaux de construction ont enfin commencé en octobre 2012, sous la maîtrise d'ouvrage de la région Languedoc-Roussillon.
Celle-ci et le département assument pour le moment les 23 millions d'euros de travaux. Ils voudraient que l'Etat participe au tour de table.
Article Source: Le parisien.fr
*******
l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux