7 Juillet 2013
Miloud Krechiche (à gauche) peut compter sur le soutien de ses amis Allaoua et Michèle Rebai.. PHOTO/Photo CL
Âgé de 71 ans, un ancien harki de Chassenon s'estime abusé par son ex-femme. Sa maison va être saisie pour éponger ses dettes. Ses proches dénoncent une injustice.
Miloud Krechiche a déjà été chassé de chez lui. C'était en 1962. Comme des milliers de harkis, il a dû fuir l'Algérie après la guerre. Alors quand il a su que sa maison de Chassenon allait être saisie, ses vieux démons sont remontés à la surface. "Cette maison c'est toute ma vie. Je l'ai retapée de mes mains pendant quatre ans pour mes enfants", confie-t-il. Âgé de 71 ans, Miloud Krechiche a emménagé dans le Confolentais en 2002 avec sa femme de 30 ans sa cadette. Le début d'une relation qui donnera la vie à quatre enfants. Et à de sérieux ennuis financiers. Pendant onze ans, jusqu'au divorce en février 2013, sa compagne lui aurait siphonné ses comptes bancaires.
"Jamais je ne partirai d'ici"
Analphabète et envoûté par cette séduisante jeune femme, le vieil homme n'a rien vu venir. Aujourd'hui il fait les comptes. Selon lui, elle a dépensé près de 40.000€ d'économies et contracté des prêts à la consommation pour une somme qui avoisine les 10.000€. Résultat : en 2010, la banque a vu rouge. 30.000€ de découvert. Quatre échéances de prêt immobilier impayées. Direction la banque de France et deux procédures de surendettement . Un moratoire a été proposé au septuagénaire à condition qu'il accepte la saisie de sa maison. "Jamais je ne partirai d'ici. Plutôt mourir", lâche-t-il, catégorique. Ses amis harkis savent qu'il ne plaisante pas.
"Nous voulons éviter un drame. Le Crédit Mutuel peut proposer un arrangement", espère Allaoua Rebai, président de l'association nationale des anciens supplétifs rapatriés d'Algérie. Miloud Krechiche a le sang chaud. Un soir, un conflit de voisinage s'était terminé au fusil. Le retraité avait reçu des éclats de balles dans la jambe. Quelques mois plus tard, il avait été condamné à un an de prison ferme. "Les quatre mois d'impayés correspondent à l'époque où Miloud était en prison. Il a toujours accepté de rembourser son prêt", plaide Allaoua Rebai.
Débouté en mai 2012 par le tribunal correctionnel d'Angoulême dans sa tentative de contestation de la saisie, Miloud Krechiche attend les huissiers du jour au lendemain.
"C'est une grande injustice"
"C'est une grande injustice car c'est sa femme qui a dépensé l'argent", souligne Michèle Rebai, secrétaire de l'association des anciens harkis. Le septuagénaire a porté plainte contre son ancienne compagne pour abus de confiance, faux, et usage de faux. Un juge d'instruction a rendu son information judiciaire le 17 juin dernier. Le dossier est maintenant entre les mains du tribunal correctionnel d'Angoulême. "Cet homme a déjà renoncé aux 170.000 francs (26.000 euros, ndlr) alloués par la France aux harkis en 1987 et en 1994 car il n'était pas informé de l'existence de cette allocation. Il mérite de finir sa vie tranquillement dans sa maison", confie Allaoua Rebai.
Article source : Charente Libre
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux