9 Août 2014
Pour ses 70 ans, Midi Libre propose de donner un coup de projecteur sur une année de 1944 à 2014. Revivez les temps forts de l'année 1962.
800 000 pieds-noirs ont quitté précipitamment l’Algérie.
Fuyant l'Algérie, de nombreux pieds-noirs se réfugient en France
Dans la foulée de la signature des accords d'Évian, le 18 mars 1962, de nombreux Français d'Algérie rentrent en France. Victimes de menaces, d'exactions, ils sont 800 000 à quitter précipitamment l'Algérie. À Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales, 900 passagers débarquent dès le 27 mai du bateau nommé El Mansour. Ce sera le premier d'une longue série qui ne se terminera qu'à la fin du mois d'août. Le petit port n'est pas en capacité de supporter cet afflux.
Brève rétrospective des événements qui ont le plus marqué les sept années de la guerre d'Algérie :
Willy Diméglio, 80 ans, pied-noir, est député de l’Hérault de 1986 à 1997.
Comment avez-vous vécu votre départ d’Algérie et l’arrivée en France ?
Ça a été une onde de choc, un traumatisme qui s’est prolongé. Le départ d’Algérie a été terrible pour les pieds-noirs. Il s’est fait dans le désordre, la panique la plus totale. J’avais 28 ans. Je venais de finir mes 30 mois de service militaire, après avoir fait mes études de droit à Montpellier. J’avais donc commencé à m’installer en Algérie où je suis né (à Philippeville, NDLR), où j’avais décidé de monter une affaire de crèmes glacées, tandis que ma femme s’installait comme chirurgien-dentiste. Or, c’est à ce moment que nous avons dû partir. En juin 1962, nous avons pris le bateau pour Marseille.
Comment avez-vous été reçus à votre descente du bateau ?
Quand nous sommes arrivés, nous avons été accueillis par des banderoles “Non aux colonisateurs”. On ne comprenait pas. Et, pour clore le tout, il fut proposé aux pieds-noirs d’aller s’installer dans le Cantal, les Landes ou le Nord de la France. Moi, je suis retourné à Montpellier. Heureusement. Car, là, nous avons été chaleureusement accueillis.
Que reste-t-il de ce traumatisme dans la mémoire collective des familles de rapatriés ?
Pas grand-chose, hélas. Certaines familles font des réunions pour essayer de préserver cette mémoire. Mais les petits-enfants oublient. Le souvenir s’épuise un peu. D’ailleurs, quand j’étais député, j’avais monté l’opération Phénix pour célébrer
Certains prennent un taxi pour rejoindre de la famille, tandis que d'autres ne savent où aller. Ils s'entassent quelque temps dans des tentes et des bungalows prêtés par la municipalité.
Les rapatriés n'ont souvent que quelques valises avec eux. Paul Alduy, député-maire de Perpignan, vient leur témoigner sa solidarité et s'efforce de coordonner une aide en leur faveur. Pour faire face à l'afflux d'enfants pieds-noirs, le maire fait construire huit salles de classe en préfabriqués dès la rentrée 1962. À la fin de l'année, on compte 30 000 pieds-noirs installés dans les Pyrénées-Orientales, dont beaucoup s'établissent dans le Roussillon.
La population de Montpellier passe, elle, de 97 500 âmes, en 1954, à près de 120 000 en 1962.
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