4 Avril 2014
Allaoua Rebaï préside l’association depuis trente-neuf ans.. PHOTO/Photo CL
Il n’a pas encore de date à annoncer, mais l’Élysée lui a confirmé: la rencontre aura lieu. Allaoua Rebaï, président l’Association Nationale des Anciens Supplétifs Rapatriés d’Algérie (1), accompagné d’autres responsables d’associations de harkis en France, sera "bientôt" reçu par le président de la République, François Hollande. Un entretien qui fait suite à une série de rendez-vous préparatoires avec des responsables de cabinet, notamment auprès de Kader Arif, ex-ministre délégué chargé des Anciens combattants.
"Kader Arif est un fils de harki. Je veux croire qu’il partage nos préoccupations", explique Allaoua Rebaï. Car l’échange avec le chef de l’État portera sur "le contentieux qui demeure entre les harkis et la France", dit l’enfant de Constantine, 72 ans, en Charente depuis un demi-siècle et ancré à Cherves-Richemont. "J’attends qu’il nous dise enfin quelque chose. Depuis des années, dans nos relations avec l’État, on nous fait marcher, on est dans le “circulez y a rien à voir”", constate le responsable associatif avec regrets.
"Des emplois réservés dans les administrations"
À cette occasion, Allaoua Rebaï espère aborder quatre points. Un, la reconnaissance de "l’abandon des harkis et leurs familles". Deux, l’augmentation de "l’allocation de reconnaissance". "Elle est actuellement de 530 euros par trimestre. On souhaite qu’elle soit portée à 300 euros par mois. Il faut savoir que la majorité des harkis perçoivent une retraite de moins de 1 000 euros par mois." Ce geste financier, estime le responsable associatif, n’est pas un gros sacrifice pour les services de l’État parce qu’avec le temps, le nombre de bénéficiaire a diminué. "Ils étaient 17 000 concernés en 2005. Ils ne sont plus que 12 000 aujourd’hui."
Trois, Allaoua Rebaï souhaite que le chef de l’État concède des "emplois réservés dans les administrations et des stages de formations pour les enfants de harkis". "Ainsi que des aides spécifiques pour ceux qui font des études supérieures." Quatre, il demande que soient étudiées des aides spécifiques pour les veuves de harkis. "Pour la plupart, elles n’ont jamais eu d’activité professionnelle et ne perçoivent que le minimum social."
Il cherche un successeur à la tête de l'Anasra
Allaoua Rebaï sait qu’il n’aura pas gain de cause sur toute la ligne. "Je suis rodé et plus naïf", dit-il. Mais il veut honorer le rendez-vous avec le président de la République. "Parce que les absents ont toujours tort." Ce sera sans doute l’un de ses derniers combats. Lui, enfant-soldat de la guerre d’Algérie, aimerait bien trouver un successeur à la tête de l’Anasra. Il préside l’association depuis trente-neuf ans. "Je vais lâcher", explique le septuagénaire.
(1) L’Anasra est une association nationale présidée par cet habitant de Cherves-Richemont. Elle rassemble environ 150 familles de harkis et de descendants en France.
Article Source:
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins , et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux