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Bloquer les péages pour la reconnaissance des Harkis à Brignoles (83)

Les membres de l'association de Harkis souhaitent joindre leurs revendications au mouvement des gilets jaunes, en allant bloquer plusieurs axes de circulation s'ils ne sont pas entendus

« L'armée française a recruté jusqu'à 250 000 Algériens comme auxiliaires durant la guerre d'Algérie. » Pour eux, le sentiment d'injustice est profondément marqué. Djamel Guedouar, président de l'association des Harkis Cœur du Var et de la Provence verte a réuni la communauté maximinoise. « Cela fait 56 ans qu'on attend d'être reconnu. En 56 ans, on en est toujours au même point. »

Il veut profiter de la mobilisation des gilets jaunes et expose son plan à l'assemblée. Une petite vingtaine de membres est présente, dans un carré d'herbe en face de la caserne de pompiers de Saint-Maximin. « C'est ici que nos parents ont été parqués, dans des hameaux de forestage, quand ils ont été admis en France », explique l'un d'eux. Vingt-six familles de Harkis habitent ici.

MANIFESTATION

Le président prend la parole. Il propose d'aller bloquer plusieurs péages, le samedi 22 décembre, en s'inspirant de l'action des gilets jaunes. « Le président Macron doit reconnaître les massacres et l'abandon des Harkis. On doit lui rappeler, il doit tenir ses promesses » À la proposition de blocages, des membres s'interrogent. « Les gilets jaunes sont déjà en place... Tu crois qu'on doit les rejoindre ? »

Djamel Guedouar répond. « On doit le faire, c'est pour nos parents. Il faut se battre pour eux. » Il propose de se joindre à d'autres associations, de prévenir les gilets jaunes en amont et d'inscrire clairement « Harkis en colère » sur le dos de leurs chasubles. Il poursuit. « Le 22 décembre, on profite du battage médiatique. On fait partie du peuple nous aussi et on passe toujours au second plan. »

Deux dames sont parties et reviennent avec une table, qu'elles garnissent de gâteaux, de tasses de thé et de café. Le président semble avoir convaincu l'assemblée.

« Vous imaginez, si les gilets jaunes se joignent à notre mouvement ? », lâche l'un d'eux, comme une plaisanterie. Ce n'est pas la première action musclée que l'association a menée. « Il y a longtemps, on a déjà fait ça. À Saint-Maximin, mais aussi à Paris... », raconte un fils de Harki. Ils espèrent que cette action devienne un « déclencheur ».

Djamel Guedouar martèle. « Quand on est arrivé en France, on a été traités comme des indigènes, on a été considérés comme des étrangers. Nos parents ont été parqués comme des animaux. Oui, nos racines sont en Algérie ou en Tunisie, mais nous sommes des citoyens français. »

Smain Enkamene a connu la guerre. « À 16 ans, j'ai combattu, j'ai passé ma jeunesse dans les rivières. Moi, j'ai été oublié. La reconnaissance, c'est mon combat. »

Ils attendent un discours du président Emmanuel Macron dans les prochains jours, qui, ils l'espèrent, s'accompagne de gestes forts qui vont vers la reconnaissance des Harkis. C'est, pour les membres de cette communauté, le seul moyen d'apaiser leur colère.

10/12/2018

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D
Je pense que ce n'est pas une très bonne idée, que de vouloir manifester auprès des gilets jaunes pour la cause Harkis. Il ne faut pas confondre le "combat" que nous menons qui est le résultat d'un crime d'état, avec une injustice sociale qui touche l'ensemble de nos compatriotes les plus vulnérables, dont nous faisons partis.
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H
Qu'en est-il d'un combattant résident en Algérie Les deux ans de service obligatoire de la guerre d'Algérie de 1960 à 1962, j'espère que vous le défendrez parce qu'il vous soutiendra
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1
tout a fait d accord sa n a rien a voir
1
il etait temps le gouvernement est sourd
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