18 Mars 2024
Le 19 mars 2024 marque les 62 ans des Accords d'Evian et aussi le début du génocide commis par le FLN algérien contre les soldats supplétifs Harkis désarmés et abandonnés par le gouvernement français.
Voici un court rappel historique sur la sinistre date du 19 mars 1962 qui était celle de l'entrée du cessez le feu en Algérie.
Le but est de révéler à une opinion publique souvent non informée, parfois indifférente, sur ces événements qui ont marqué la fin de la colonisation en Algérie. Même si cette question est maintenant évoquée assez régulièrement suite à la mobilisation des associations de français musulmans rapatriés. C’est un drame mémoriel des Harkis d’où la nécessité impérieuse de l’enseigner et de l'inscrire dans les programmes des manuels scolaires.
Les Accords d'Evian furent signés le 18 mars 1962 et ils annonçaient le cessez le feu pour le lendemain 19 mars. Malheureusement, ces accords ne seront pas respectés. Il est utile de rappeler quelques dispositions de ces accords.
« Accord de cessez-le-feu
Article Ier - Il sera mis fin aux opérations et à toute action armée sur l'ensemble du territoire algérien le 19 mars 1962 à douze heures.
Article 2 - Les deux parties s'engagent à interdire tout recours aux actes de violence collective et individuelle.
Toute action clandestine et contraire à l'ordre public devra prendre fin. »
Ces accords donnaient également des garanties :
« Déclaration des garanties
Première partie
Dispositions générales
I •/ De la sécurité des personnes.
- Nul ne peut être inquiété, recherché, poursuivi, condamné ni faire l'objet de décision pénale, de sanction disciplinaire ou de discrimination quelconque, en raison d'actes commis en relation avec les événements politiques survenus en Algérie avant le jour de la proclamation du cessez le feu.
- Nul ne peut être inquiété, recherché, poursuivi, condamné, ni faire l'objet de décision pénale, de sanction disciplinaire ou de discrimination quelconque, en raison de paroles ou d'opinions en relations avec les événements politiques survenus en Algérie avant le jour du scrutin d'autodétermination. »
Lors de la signature des accords d'Evian le représentant du FLN était Krim Belkacem qui finira réfugié en Europe au lendemain de l'indépendance et assassiné par les siens en Allemagne.
Ces accords ne furent pas respectés.
Les chefs du FLN, empêtrés dans une guerre intestine pour la prise du pouvoir qui causa plusieurs milliers de morts dans leurs rangs, n'ont pas su faire face aux débordements anarchiques. Contrairement aux promesses et aux garanties, les pieds noirs et les musulmans fidèles à la France, restés sans protection, subirent les pires violences.
Dans une conférence de presse le 15 mai 1962 le général de Gaulle reconnaît ces crimes : " Ce qui se produit en ce moment et qui est effectivement lamentable -je parle des crimes- salit cet aboutissement, mais ne l'empêchera sûrement pas. "
Le lendemain 16 mai 1962 le ministre d’Etat Louis Joxe, un des signataires des Accords d'Evian, adresse une correspondance confidentielle « interdisant l'installation en métropole des français musulmans » notamment les supplétifs de l'armée française, les harkis. Il venait d'apprendre que des officiers courageux désobéissaient pour sauver leurs hommes d'une mort certaine.
Les autorités algériennes débordées ou complices par leur passivité laissèrent, malgré leur engagement de non-représailles, les foules et les combattants de la dernière heure se déchaîner contre les pieds noirs et surtout contre les français musulmans accusés de " traîtres " que ce soit les supplétifs Harkis, les militaires, les fonctionnaires, les élus ou autres suspects. De nombreux massacres eurent lieu dans toute l'Algérie et le chiffre de 150000 morts est communément admis. Ce terrible chiffre est celui qu’indique un document de l'Etat Major Français/ Service Historique du 4 avril 1977, signé général Porret.
Les rescapés arrivés en catastrophe en France et transportés de nuit furent parqués dans des camps d'internement éloignés des villes, souvent clôturés et fermés (barbelés) sous la surveillance de chefs administratifs. Les familles avaient droit à une douche payante par semaine, l'extinction des feux étaient à 22h et le matin présence obligatoire pour la levée des couleurs. Beaucoup souffrirent de troubles psychiatriques.
Il faudra attendre 54 ans après ces terribles et tragiques événements pour qu'un Président de la République française reconnaisse les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis.
Cette reconnaissance a été prononcée le 25 septembre 2016 dans la cour symbolique des Invalides par le président Hollande à l'occasion de la journée nationale d'hommage aux harkis.
Il a ainsi reconnu : « les responsabilités des gouvernements français dans l’abandon des Harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux transférés en France ».
Pour le bureau ATS Pertuis M. Bencherqui Mehabdi
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