16 Février 2017
Serge Gouteyron est allé écouter les doléances des harkis fuvelains. Notamment leur envie d'acheter leur maison pour 1 symbolique
Le sous-préfet a écouté avec attention les doléances des habitants : la réouverture de la salle polyvalente mais surtout leur envie de racheter leur maison pour un euro symbolique.
Photo: Serge Mercier
Serge Gouteyron, le sous-préfet d'arrondissement d'Aix, devait se rendre à la cité Brogilum de Fuveau mercredi dernier (voir La Provence du 9 février). Un contretemps a remis le rendez-vous à hier après-midi.
Plusieurs habitants étaient présents, accompagnés d'Hélène Lhen, maire de Fuveau, et la conseillère municipale en charge de la cité, Françoise Comes-Hauc. Sur place aussi Jean-Yves Poulain, directeur de la société nouvelle HLM Unicil.
Cette rencontre a permis à Aquila Clement-Chériet, présidente de l'association "Sauvegarde du camp des harkis de Fuveau", de rappeler l'histoire de la cité, les problèmes rencontrés et plus précisément de demander de visu au sous-préfet s'il était possible pour les harkis fuvelains de racheter leur maison pour un euro symbolique.
Rappelons qu'ils sont donc arrivés en 1962 et ont habité des baraquements en planches avant d'être transférés dans des maisons en dur en 1975.
"Cela fait 55 ans qu'ils sont sur ce terrain et qu'ils payent un loyer, explique la présidente de l'association. On a invité le sous-préfet pour lui demander de nous aider à accéder à la propriété. Ça s'est déjà fait dans d'autres cités de harkis comme à Jouques par exemple. On en a un peu ras-le-bol. On voudrait de cette manière qu'on reconnaisse notre cause harkie, on se sent oubliés."
Sur place, on compte un total de 32 maisons pour près de 250 habitants. Certains sont là depuis le début et ne souhaitent en aucune manière partir d'ici car "ici, c'est chez eux", reprend la présidente de l'association. "Est-ce que vous pourrez nous aider Monsieur le sous-préfet ?", lance-t-elle.
"Devoir d'accompagnement et de soutien"
"Vis-à-vis de ce que vous avez fait pour la France, j'ai un devoir d'accompagnement et de soutien. Je ne peux rien vous promettre aujourd'hui. Nous allons travailler avec le directeur de la société HLM sur les conditions à mettre en oeuvre pour que vous accédiez à la propriété. Chaque Français rêve de devenir propriétaire. C'est logique que vous en rêviez aussi."
Et Jean-Yves Poulain de reprendre : "On ne fait pas cequ'on veut quand on veut. On entend votre demande ; on va voir les conditions de faisabilité."
Après avoir effectué un tour du propriétaire, le sous-préfet a ensuite été informé des problèmes liés à la fermeture de la salle polyvalente, sous le coup d'un arrêté depuis septembre. "Le toit menace de s'effondrer, rappelle le maire. Et il y a aussi de l'amiante."
"On doit déposer une déclaration de travaux d'ici quinze jours", rappelle Jean-Yves Poulain. Le financement des travaux sera réparti entre la mairie pour l'intérieur du bâtiment et Unicil pour le toit. "La salle pourrait être à nouveau accessible vers la fin mai", promet le sous-préfet. À ceux qui se plaignaient de ne pas pouvoir préparer des obsèques en bonne et due forme dans cette salle, le sous-préfet a tenu à préciser que c'était "une salle polyvalente de quartier, à usage polyvalent donc et ouverte à tous. Elle ne doit pas devenir un lieu de culte. Nous seront vigilants sur ce sujet."
Aurélie Féris
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