10 Mars 2018
Les Harkis et les fils de Harkis réunis samedi à la MJC en présence du maire Claude Fita ont une nouvelle fois dénoncé les transgressions des textes de la Déclaration de l'Homme et du Citoyen de 1789.
«Depuis 55 ans, affirme Abdallah Krouk, président du Mouvement national de la résistance harkie, l'État français est en violation effective et constante avec des dispositions de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen du 26 août 1789, notamment dans son article 1er.» Celui-ci précise : «les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune, à savoir que les Harkis, leurs épouses et leurs enfants ont été privés pendant plusieurs années de leur liberté publique. Ils ont été interdits de circuler librement car internés et enfermés dans des camps ou encore victimes d'une ségrégation raciale, voire d'un apartheid».
Un président rejoint dans ses revendications par Fatima Mokrani, présidente de l'association ariégeoise, présente ce samedi comme d'autres représentants régionaux. «La France est une république indivisible, laïque, démocratique, sans distinction d'origine et de race. Une reconnaissance officielle et non officieuse serait plus que légitime pour les Harkis et leurs descendants. La France en serait grandie».
Un contentieux trop long
Des propos largement débattus et des conclusions partagées par la quarantaine de personnes présentes. «Le maire, qui nous a fait l'honneur de sa présence, a compris le sens de notre engagement», a assuré Abdallah Krouk. «Composée de gens compétents, déterminés et autonomes, c'est là notre revendication pour apporter un nouveau souffle à ce contentieux qui n'a que trop perduré».
Abdallah Krouk a aussi révélé dans ses propos une seconde transgression du droit. «La loi de réinstallation du 26 décembre 1961 s'applique aux gens dépossédés de leurs biens sous la souveraineté ou la tutelle d'un État. Elle n'a pas été appliquée pour les Harkis, déracinés du pays de leurs ancêtres, l'Algérie. Ils n'ont pas été réinstallés. On les a parqués après les avoir désarmés, abandonnés aux mains de leurs bourreaux. On les a ensuite internés dans des camps de transit sur le territoire national. Ils estiment aussi qu'ils ont été exclus de la loi du 15 juillet 1970 au titre de rapatriés».
Une réunion qui prélude à d'autres, sur lesquelles les fils et filles de Harkis, nombreux sur Graulhet, veulent compter sur l'effet «boule de neige» pour arriver à être enfin entendus. «Graulhet aura peut-être été un nouveau départ. Cette fois nous comptons qu'il aboutisse», ont conclu les participants.
G.D
10/03/2018
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Commémoration Nationale 12 Mai Abandon des Harkis
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