Tour de France, 14 juillet au 25 Septembre 2019, Marche de la fierté Harki (13)

05/09/2019 11:01

Tour de France du 14 juillet au 25 Septembre 2019, Marche de la fierté Harki.

- Samedi 24 août 2019 -

- 1810 km parcourus -

Cadillac (33)

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Tour de France, 14 juillet au 25 Septembre 2019, Marche de la fierté Harki (13)

La marche pour la justice et la vérité Harkis

François Gérard est parti le 14 juillet, et depuis il marche sans relâche pour exprimer sa colère en tant que Harki. Il précise d’emblée qu’il le fait en son nom propre, non en celui des Harkis de qui il n’a reçu aucun mandat.

Il a accepté de répondre à nos questions lors de sa halte à Cadillac (33) samedi, où il a été reçu par le maire Jocelyn Dore et rejoint par les associations des Harkis de Dordogne et des Pyrénées-Atlantiques, et Genafra (Bordeaux).

L’Echo : qu’est-ce qui motive cette marche, aujourd’hui ?

F. G. : L’histoire de France nous enseigne que ceux qui ont dénoncé, arrêté, jugé et condamné les collaborateurs de l’Allemagne nazie, sont les mêmes qui ont réservé aux Harkis un traitement encore plus terrible dans leurs 70 prisons (hameau de forestage avec STO Service de Travail Obligatoire), dans leurs cinq camps d’enfermement, de privation, de détention sans procès ni droits et un camp de l’infamie la plus totale, le CARA dont même la dénomination est une usurpation (Camp d’Accueil des Rapatriés d’Algérie).

Pourquoi avoir choisi de partir seul ?

On ne choisit pas de faire ce que je fais, on est appelé, on est habité et un jour on se lève et on marche pour la justice et la vérité. L’exécutif est allé trop loin, il va trop loin, les Françaises et les Français qui découvrent la situation sont révoltés avec nous.

Que signifie aujourd’hui être Harki ?

Être Harki aujourd’hui c’est supporter le poids de l’infamie infligée par la France qui perdure encore, c’est être déconstruit, se sentir apatride donc sans identité, et pour la grande majorité un spleen paralysant qui les empêche de se prendre en main. Et face à cette infamie provoquée par l’exécutif de l’époque, l’exécutif d’aujourd’hui entreprend des réponses anti-constitutionnelles sans prendre la mesure de sa responsabilité.

Comment se sentir Français quand on est sans cesse renvoyé à ses origines ?

Nos origines c’est la France. celle du roi de France Louis-Philippe 1er, et le roi de France le 24 février 1834 ordonne que nous soyons des sujets de sa couronne. Pas des Citoyens certes, mais des sujets. Et quand il ordonne, il plante une graine qui depuis est devenue souche. Par cette ordonnance, les Harkis sont des Français de souche. Ceux qui sont restés après 1962 ont vu cette souche coupée. Pas les autres qui sont l’incarnation de l’Histoire de France. Les Harkis doivent se sentir Français de souche. Ils ont une patrie, la France, et une matrie, l’Algérie.

Qu’attendez-vous de l’État français, vu que depuis l’arrivée des Harkis sur le sol de la « mère-patrie » en 1962, rien n’a été fait pour cette population ?

J’attends que le Président Macron reconnaisse la trahison de l’exécutif de l’époque. De l’état, rien, c’est un concept abstrait et distant. De l’exécutif, qu’il respecte la constitution française qui l’a porté au pouvoir. Du législatif, qu’il accomplisse son devoir pour faire cesser l’ignominie par la sanction. Du judiciaire, qu’il cesse de nous traiter comme des immigrés que nous sommes pas.

François Gérard est né en 1966 à Niort. Parti le 14 juillet de Paris, il aura au total parcouru 3 500 km pour finir son périple au Luxembourg. On peut le suivre sur http://www.harkisdordogne.com/toutes-les-cartes-du-tour-de-france-14-juillet-au-25-septembre-2019-marche-de-la-fierte-harki-de-francois-gerard

27/08/2019

Isabelle Vitte