24 Mai 2019
Un grand rassemblement a eu lieu à Bollène samedi 11 mai pour rendre hommage à Hélie Denoix de Saint-Marc, ancien parachutiste durant la guerre d'Algérie et défenseur des Harkis.
La mairie a rebaptisé la rue du 19 mars 1962 au nom de ce général. La plaque a été dévoilée dans la matinée.
Près de 650 personnes ont assisté à la projection du film "Hélie de Saint-Marc témoin du siècle" de Marcela Feraru . © Radio France - Elsa Vande Wiele
Des associations d'anciens combattants, des Harkis et leurs proches se sont rassemblés samedi 11 mai à Bollène, pour rendre hommage à Hélie Denoix de Saint-Marc, ancien parachutiste durant la guerre d'Algérie et défenseur des Harkis. La mairie a rebaptisé la rue du 19 mars 1962 au nom de ce général.
La plaque a été dévoilée dans la matinée. L'après-midi, les participants se sont rendus à la salle des fêtes de Bollène pour assister à une projection en son honneur : "Hélie de Saint-Marc, témoin du siècle" de la réalisatrice Marcela Feraru.
Les 650 spectateurs étaient très émus en sortant de la salle, à l'instar de cette Bollénoise : "C'est tout à fait ce que l'on ressent en tant que pied noir. On a tellement menti sur notre histoire que ça remet les choses à leur place." Un peu plus loin, Fatima Kefif, présidente de l'Union départementale des anciens combattants français musulmans du Rhône, a fait le déplacement de Lyon pour assister à cet hommage. "Harkis ou FLN, , ce n'était jamais un choix"", tient-elle à rappeler.
Une "belle reconnaissance"
L'organisatrice de l'événement est Rachida Amallou Amri, présidente l'association des anciens combattants français musulmans de Bollène. Pour cette fille de Harki, ce rassemblement était une belle reconnaissance : "On s'est tous retrouvés, nous enfants de Harkis, quelques Harkis, la fille de Hélie Denoix de Saint-Marc, la réalisatrice roumaine Marcela Feraru... " Cette dernière insiste sur l'importance du devoir de mémoire: "J'avais 18 quand j'ai rencontré Hélie de Saint-Marc, je ne savais pas qui c'était. Le mot Harkis on l'a entendu quand on avait 15 ans, on ne le prononçait pas car c'est comme si c'était un gros mot."
La maire de Bollène Marie-Claude Bompart était présente cet hommage au général, comme un juste retour des choses : "Le 19 mars n'a jamais été la fin de la guerre d'Algérie, ça a été le début du terrible massacre des Harkis. Il était normal qu'après tant d'années de mensonges, on revienne à la vérité."
Concernant le changement de nom de rue effectué le matin, certains anciens combattants, qui n'ont pas souhaité s'exprimer, sont très en colère.
Une exposition sur l'histoire des Harkis était à découvrir à la Cigalière samedi 11 mai. © Radio France - Elsa Vande Wiele
12/05/2019
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