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François hollande en Algérie ce lundi 15 juin

Cela vous à peut-être échappé...

François Hollande accueilli par le président du Sénat Abdelkader Bensalah à son arrivée à l'aéroport d'Alger, le 15 juin 2015.

Le président français est à Alger ce lundi pour sa deuxième visite depuis le début de son quinquennat.

Raisons personnelles, stratégiques, économiques ?

Quelles sont les causes de son prisme algérien ?

 

Deux visites en moins de trois ans. Le président français est ce lundi à Alger pour une visite à l'invitation de son homologue Abdelaziz Bouteflika. A son arrivée à l'aéroport d'Alger, François Hollande a qualifié d''exceptionnelle" la relation entre les deux pays. Comment expliquer l'empressement de François Hollande vis-à-vis de l'Algérie? 

 

Des raisons personnelles et symboliques

Le prisme algérien de François Hollande tient sans doute à son histoire personnelle. Il a effectué huit mois à l'ambassade de France à Alger pendant sa scolarité à l'ENA. "C'est le seul pays du Maghreb qu'il connaît bien, dans lequel il se sent à l'aise", avance Pierre Vermeren, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paris I.

Son premier acte comme candidat investi par la primaire en 2011 a été de se rendre sur le pont de Clichy (Hauts-de-Seine), pour dénoncer la répression policière du 17 octobre 1961. Un an après, en tant que Président, il proclamait que "la République reconnaissait avec lucidité" la "sanglante répression", contre "des Algériens qui manifestaient pour le droit à l'indépendance".

 

"Le réseau de proches qui entoure le chef de l'Etat -Benjamin Stora, Julien Dray, Jacques Attali ou Yamina Benguigui-, pèse dans le sens d'un rapprochement avec Alger, souligne Pierre Vermeren. La vie politique de cette génération a été bâtie dans l'ombre de la guerre d'Algérie. Il est pour eux crucial de solder les comptes avec le passé, quitte à s'accommoder de l'autoritarisme du 'système algérien''. 

Francois Hollande reçu par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal au palais de Zeralda, le 15 juin 2015.

Francois Hollande reçu par le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal au palais de Zeralda, le 15 juin 2015.Reuters/Alain Jocard

S'ajoute sans doute à cette touche personnelle des arrière-pensées électoralistes. "François Hollande est l'un des rares hommes politiques à avoir compris que l'Algérie était une question à part, qui concerne 6 à 7 millions de personnes en France, entre les anciens soldats, les immigrés, leurs descendants et les harkis", expliquait Benjamin Stora à L'Express en 2012. 

 

Côté algérien, la question de la repentance française pour son passé colonial reste présente dans la presse et l'opposition, mais elle n'est plus évoquée par les dirigeants.

 

Les questions stratégiques et sécuritaires

L'arrivée de François Hollande à l'Elysée fait suite à une période de froid sous ses deux prédécesseurs Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac, qui dans le duo de frères ennemis du Maghreb, avaient clairement opté pour le Maroc. 

 

La situation dans les pays voisins de l'Algérie sera au coeur des entretiens de ce lundi. Avec pour priorité le dossier malien. Il s'agit, compte tenu de l'importance que revêt l'opération Barkane au Mali pour le quinquennat de François Hollande, de s'assurer de la coopération d'Alger dans la lutte contre les mouvements djihadistes dans le Sahel. Et ce, "même si Paris connaît les rapports ambigus développés par Alger avec les groupes djihadistes du Sahel", relève une connaisseuse de l'Algérie. 

 

Alger s'est fortement impliquée dans le dossier Malien en accueillant les pourparlers qui ont mené aux accords pour la paix et la réconciliation, conclus le 15 mai. C'est dans la capitale algérienne que la rébellion malienne à dominante touareg s'est engagée le 5 juin à les signer.

 

Plus qu'avec aucun autre pays du Maghreb, les relations de la France avec l'Algérie sont empreintes d'ambivalence, comme l'illustre l'enquête sur la mort des moines de Tibéhirine: Après trois ans de difficiles négociations, les juges Trévidic et Poux enfin autorisés à se rendre en Algérie en octobre 2014, ont été empêchés de rapporter avec eux des prélèvements effectués sur les dépouilles des religieux.

Une entrave à l'enquête aussitôt dénoncée par l'avocat des familles, Patrick Baudouin. Ce qui n'a pas empêché Laurent Fabius d'assurer, quelques jours plus tard, que "les relations entre la France et l'Algérie (étaient) à leur meilleur niveau", et que " nos autorités judiciaires" avaient qualifiées de "satisfaisante" la façon dont les choses s'étaient déroulées sur place.

 

Le dossier de la Libye, pays en plein chaos et gangrené par la progression du groupe Etat islamiste doit également être abordé lors de cette visite, mais ce sujet est encore plus délicat. Alors que les négociations sur le Mali ont été parrainées par Alger, celles sur la Libye le sont par le Maroc qui accueille à Skhirat des discussions sous l'égide de l'ONU. La rivalité historique entre les deux frères ennemis complique donc l'approche de la France. 

 

Le partenariat économique

La France, qui peine à s'extirper de sa crise économique, et l'Algérie, confrontée à une baisse de ses revenus pétroliers en raison de l'effondrement du prix du baril, cherchent toutes les deux à intensifier leur partenariat économique conclu en 2012. "La France est le premier partenaire économique de l'Algérie" et "entend le rester et même entend encore développer sa présence" après "l'installation de très importantes entreprises comme Renault, Sanofi, Alstom et bientôt Peugeot", a déclaré François Hollande à son arrivée à Alger.

 

Paris aimerait récupérer le rang de premier fournisseur d'Alger, perdu en 2013 au profit de Pékin. La France, qui exporte notamment des céréales, des médicaments et des voitures, est actuellement le deuxième partenaire commercial de l'Algérie avec des échanges s'élevant à 10,5 milliards d'euros en 2014.

Environ 7000 entreprises françaises exportent dans ce pays et 450 y sont installées, dont quelques grands groupes, mais également des PME. Ces entreprises sont de plus en plus nombreuses à faire appel à une forte communauté de bi-nationaux dans leur conquête du marché algérien.

 

Reste qu'il est "difficile de savoir qui est le véritable interlocuteur en Algérie", constate Pierre Vermeren. François Hollande a beau évoquer la "relation d'extrême confiance" avec le président Abdelaziz Bouteflika, "nul ne sait où va ce pays, avec à sa tête un chef de l'Etat sévèrement diminué, élu dans des conditions qui ont foulé aux pieds toute prétention démocratique et une gouvernance des plus opaques."  

Article Source :

Actualités Politique, Monde, Economie et Culture - L'Express

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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins, et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux

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