4 Novembre 2015
Kamel Ben Moussa, de l’Aracan, et Amar Meniker, de Génération harkis, ce lundi à Rivesaltes Photo/MICHEL CLEMENTZ
Ce lundi, l’Onac (Office National des Anciens Combattants) organisait une visite guidée du Mémorial de Rivesaltes à la demande des harkis du Languedoc-Roussillon et de leurs familles.
Près de 150 personnes ont participé à la journée. Mais certains n’ont que peu goûté le contenu de l’exposition permanente concernant le sort réservé aux Algériens ayant choisi de rallier l’armée française lors de la guerre d’indépendance. "Je m’attendais à trouver quelque chose d’honnête dans ce musée, s’énerve le représentant de l’Association des rapatriés anciens combattants d’Afrique du nord (Aracan), Kamel Ben Moussa. Déjà, ils appellent ce lieu, où nos familles ont vécu, un “camp de transit”, alors que c’était un camp de concentration. Ils disent aussi qu’on était des “réfugiés”, alors qu’on était français. L’histoire est falsifiée. On demande la vérité. On veut que l’État sorte les archives et reconnaisse l’abandon des harkis."
Sollicitée, la direction du Mémorial a réagi par la voix de sa directrice, Agnès Sajaloli, et du président de son conseil scientifique, Denis Peschanski. "Le camp de Rivesaltes n’a jamais été un camp de concentration, assure la directrice du Mémorial. Ce qu’on appelle camp de concentration, (...) ce sont les camps où on obligeait les gens à travailler jusqu’à ce que mort s’ensuive. (...) L’utilisation du terme “ camp de concentration” est le fruit d’une colère légitime. Mais ce n’est pas la réalité historique".
Quant au fait de qualifier les harkis de réfugiés, la direction répond là aussi. "On a peut-être utilisé le terme une fois, mais effectivement, le terme de “relégués” est plus approprié, concède Denis Peschanski. À l’époque, les harkis sont français de nationalité. Même si on leur retire cette nationalité après l’indépendance, ce qui constitue selon moi un véritable scandale".
D'autres thèmes ont nourri les discussions enflammées ce lundi à Rivesaltes comme la date de la fin de la guerre d'Algérie ainsi que des couacs dans l'organisation de l'inauguration en présence de Manuel Valls le 16 octobre dernier. Tout cela est à retrouver dans L'Indépendant de ce mardi 3 novembre.
03/11/2015
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins, et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux