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Les adieux de la ville de Dreux à Djamila Houd, victime des attentats de Paris

 - Agence DREUX

        Agence DREUX

Tout le Drouais entourait la famille Houd, ce lundi 23 novembre 2015, pour la soutenir lors des obsèques de Djamila, tombée sous les balles des terroristes, le 13 novembre, à Paris.

L’herbe des pelouses du cimetière est d’un vert étonnamment lumineux.

Les feuilles des arbres s’accrochent aux branches pour que le décor n’ait rien de sinistre. Pas question pour le soleil de se laisser impressionner par l’hiver.

Pas question pour lui de ne pas éclairer les obsèques d’un être aussi solaire que Djamila Houd.

À l’image du dernier soleil d’automne, toute la ville de Dreux et de ses environs sont venus accompagner la Drouaise fauchée à 41 ans par les balles des terroristes, vendredi 13 novembre 2015, à la terrasse du restaurant La Belle Équipe, à Paris.

La foule est immense, dans le cimetière de Dreux. Parfaitement silencieuse, elle forme une haie d’honneur, familière et protectrice, aux proches de Djamila qui s’avancent pour lui rendre un dernier hommage.

Les ultimes sourates du Coran s’envolent au-dessus de la foule massée dans le carré musulman, ponctuées par le sourd murmure de centaines de « amîn ».

Abdallah Cherifi prononce des mots de remerciement. Le président de l’association des Harkis de Dreux qui devait tant à Mohamed Houd, le père de Djamila, a des larmes dans les yeux et la voix.

Mais il le répète : « Nous sommes tous là pour Djamila. Nous sommes tous unis, tous pareils. » Des musulmans, des chrétiens, des amis parisiens, des Drouais proches de la famille Houd, des anciens professeurs, des élus, un gendarme à la retraite…

cliquez -

communiqué de presse d'associations de harkis

Djamila réussit ce miracle de l’unité

Certains connaissent très bien Djamila, d’autres à peine. Mais ils sont tous venus pour le symbole que la jeune femme représente. Cette petite fille grandie dans le quartier des Quatorze, puis dans le quartier des Bâtes. Cette petite fille née dans une famille harkie débarquée en 1963, à Dreux, et qui a, si bien, fait son chemin, dans la société française.

Tassadit Houd, sa grande sœur, le rappelle : « Djamila n’a jamais oublié Dreux. Où qu’elle soit en France ou dans le monde, elle ne manquait jamais l’occasion de dire qu’elle était de Dreux et qu’elle en était fière. » Alors hier, Dreux n’a pas oublié non plus que Djamila était une enfant d’ici, même si sa vie professionnelle se déroulait à Paris.

Personnalités officielles ou simples Drouais, ils sont tous là pour partager de la tristesse bien sûr, mais aussi un peu de fraternité.

Djamila Houd a encore réussi ce miracle dont elle avait le secret : être là pour tous, être la même avec tous, se moquer des différences de cultures et de classes.

Jusque dans la mort, elle aura réuni les gens. Il ne manquait que son rire… Une jeune femme drouaise sourit : « Djamila a toujours été une star. Elle a des obsèques dignes d’une star ! » Il n’y aura pas autant de monde aux obsèques de celui qui a ôté la vie à la petite sœur de tous les Drouais, à la maman de Tess.

Image du Blog jardinsduciel.centerblog.net

Valérie Beaudoin

 L'Echo Républicain  Centre France

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