25 Janvier 2016
Après la projection de son documentaire, le réalisateur, Emmanuel Audrain, a laissé la parole à la quarantaine de spectateurs présents au Cinéma Rocamadour
Jeudi soir (21-01-2016 ), au cinéma Rocamadour, en présence du réalisateur, Emmanuel Audrain, un débat a suivi la projection du documentaire
« Retour en Algérie ». Cinquante ans après la guerre, au moment de toucher leur retraite, certains anciens appelés refusent pour eux-mêmes cet argent et sortent du silence. Ils veulent ouvrir une autre page, plus solidaire. Parmi la quarantaine de spectateurs présents, c'est l'un de ces anciens jeunes appelés qui rompt, difficilement, le très, très long silence qui s'est installé, une fois les lumières allumées.
« Je m'aperçois que personne n'est capable de s'exprimer ici, ce soir. Quand nous sommes arrivés en Algérie à 20 ans, nous n'étions pas préparés ni physiquement, ni mentalement. On n'avait pas le choix ».
« Très peu ont refusé d'obéir »
Puis il ajoute : « Je ne sais que penser de la démarche de ceux qui versent leur pension pour des actions caritatives en Algérie ». « Très peu de gens ont refusé d'obéir. Savez-vous ce qu'on faisait à ces appelés qui refusaient d'obéir ? On n'avait aucun mépris pour les Algériens », répond un autre intervenant à l'une des jeunes spectatrices, approuvé par ces collègues.
Tous sont visiblement blessés par la remarque d'une autre spectatrice, qui sous-entend qu'ils pouvaient dire non. Claire Duval-Olivaud, présidente de la Ligue des droits de l'homme en Presqu'île, fait remarquer : « Certains ont essayé de culpabiliser ceux qui commencent à parler. Ce n'est pas à eux de demander pardon. Qu'ont fait les États pour demander pardon à ces jeunes appelés et aux Algériens ? Il faut se rappeler que seul le général de Bollardière a dit non. Pour cela, il fut relevé de son poste ».
« Que les états fraternisent»
L'association 4ACG, dont fait partie Jean Miossec, présent lors du débat, a réuni en un seul livre des témoignages, aussi bien d'appelés, de Harkis ou de pieds-noirs que d'anciens du FLN. Il rappelle que l'association fait actuellement la démarche pour, qu'un jour, soit signé un traité d'amitié franco-algérien, comme on l'a fait avec l'Allemagne.
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Jean Miossec
« On peut fraterniser entre hommes, mais il est important que les états apposent leur signature officielle ».
« En parlant, ces hommes se libèrent du poids qui pesait sur leurs épaules et libèrent aussi leur famille de ces non-dits », témoigne une autre spectatrice.
« Ces hommes proposent un héritage de fraternité et de paix et cela n'a pas de prix. Il faut que l'on trouve la porte vers un avenir commun », conclut Emmanuel Audrain.
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l'Association Départementale Harkis Dordogne Veuves et Orphelins, et le site http://www.harkisdordogne.com/ Périgueux