26 Mai 2016
Brahim Abdelhafid sur l’emplacement de la future stèle qui rendra hommage aux familles de harkis installées à la Bidée.
Deux associations sont en désaccord total sur l’emplacement de la future plaque en hommage aux familles qui se sont installées à Châlons à partir de 1962.
Il paraît que l’union fait la force. Si tel est le cas, l’Assafa et la Sikrah, les deux associations de harkis de Châlons-en-Champagne ne répondent pas à cet adage. Les deux collectifs s’opposent sur l’emplacement d’une stèle qui doit être installée prochainement au quartier de la Bidée pour rendre hommage aux harkis qui se sont installés sur place à partir de 1962.
Au-delà de cette querelle, il y a bien une rivalité entre les deux associations. Pourquoi ? Difficile à dire. Une incompréhension ? Un conflit de génération ? Une histoire de personnes ? Probablement un peu de tout cela.
Ce qui est sûr, c’est que le sujet est sensible. À la suite de notre précédent article, plusieurs associations du sud de la France n’ont pas hésité à contacter la rédaction, tout comme Jean-Marie Foggea, conseiller délégué aux fêtes et cérémonies de Châlons.
Les uns et les autres s’accusent de tous les maux, à coups de lourds sous-entendus, mais jamais officiellement.
Toujours est-il que les deux présidents se disent prêts à travailler ensemble. « Nous voulons le rassemblement, pas la division. Je suis fatiguée par tout cela. D’ailleurs, j’ai invité M. Abdelhafid, président de l’Assafa, au café débat de mon association, au mois d’avril pour lui tendre la main. Mais je n’ai pas eu de nouvelles », raconte Khira Taam, à la tête de la Sikrah.
La stèle à l’origine de la querelle, sera érigée à proximité de la mosquée, à l’endroit exact où se situait le bâtiment historique, depuis détruit.
Mais voilà, l’emplacement en question se trouve sur un terre-plein au milieu d’un parking, ce à quoi s’oppose Khira Taam : « Les membres de mon association et nos sympathisants ne cautionnent pas la décision prise. Ce n’est pas une façon digne de rendre hommage à notre communauté. J’ai donc proposé de faire poser une plaque sur le monument AFN, près de la cathédrale ». Ce à quoi rétorque Brahim Abdelhafid : « Les harkis n’ont jamais vécu dans ce quartier et en plus de cela, mettre une plaque sur ce monument n’est pas une bonne idée parce que personne ne verra rien.
L’emplacement choisi par la mairie l’a été après une concertation de tous les habitants du quartier dans les années 2000.
À l’époque, tout le monde était d’accord. »
Des déclarations validées par Fatima Djemaï, ajointe de Benoist Apparu. « La décision ne date pas d’hier. Elle a été prise pendant le mandat de Bruno Bourg-Broc, entre 2001 et 2008.
Dans un premier temps, nous avions envisagé de poser une stèle sur les murs de l’ancienne mairie annexe mais c’était impossible à faire. Nous avons ensuite validé le choix d’une stèle devant la mosquée, qui est un endroit qui a du sens, historiquement et culturellement.
À ce moment, il n’y avait qu’une association, celle de M. Abdelhafid. Madame Taam a le droit de donner son avis en tant que présidente d’association mais la décision a été actée, on ne peut pas revenir dessus. »
L’union fait la force, mais ce n’est pas pour tout de suite.
25/05/2016
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